14/12/2009
Terre-Neuve

Octobre 2005 – 6868,16 kilomètres plus loin Hé oui, c'est fini. Cette traversée vogue encore dans nos cœurs tendres de voyageurs. On se souvient de notre départ à la fin mai, anxieux de savoir si nos mois d'entraînement étaient suffisants. Nous nous demandions si l’équipement que nous avions magasiné à la course était complet, tout en essayant de finir nos cours en beauté. Nous n'avons pas vu ces deux semaines passer, nos spectacles de fin d’année, nos remises de projets, les dernières rencontres avant de quitter les amis et la famille, que nous étions déjà sur la route en direction de Montréal ou un avion nous emmenait à St. John's, Terre-Neuve. Arrivée tardive en cette ville portuaire, où nous avons passé deux jours avant de prendre la route, nos connaissances d’anglais en poche mâchées à travers les quelques cours pertinents de notre parcours scolaire dans nos régions bien francophones du Québec : 31 mai 2005, jour 0, 0km, St. John's (Terre-Neuve) Bonjour a tous! Nous sommes bel et bien à St. John's. Le vol s'est bien déroulé, on est arrivé vers 22 h heure locale, alors nous avons demandé où nous pourrions bien dormir à une femme habillée comme si elle pouvait nous aider et après nous avoir donné des prix exorbitants pour des hôtels, elle nous a finalement dit d'aller dormir… “At your house” Alors nous voilà parti en taxi jusqu'à Hatcher House, les résidences universitaires du Memorial University of Newfoundland, dans une chouette petite chambre. Ce matin, on a monté nos vélos, ça l'a été long, il a fallu rajuster les freins sur le vélo à Mathieu car j'avais trop dévissé une vis, enfin, tout est correct maintenant et nous descendons au centre-ville pour le reste de la journée. Demain, c'est le grand départ! Au revoir! Etienne et Mathieu Octobre 2005 – 6724,06 kilomètres plus loin Le défi des premiers jours se passa à Terre-Neuve. Jours difficiles, l'été n'osait pas débuter, Etienne était un peu malade, les côtes s'enchaînaient une à la suite de l'autre, il y avait le stress de savoir où sont nos limites et nous n'étions pas tout a fait prêt à affronter le vide, des dizaines et des centaines de kilomètres sans population. La sympathie des quelques personnes rencontrées n'arrivait pas a combler ce néant. Le bateau que nous voulions prendre a soudainement paru plus loin que l'on croyait et le plan B de prendre l'autre bateau est tombé à l'eau car il n'était pas encore en opération en ce début juin. Nous nous retrouvons donc sur la route, le pouce dans le vent. Nous ne regrettons pas ce choix, car il nous a permis de rencontrer des gens extraordinaires comme Stephen que nous avons revu avec plaisir lors de notre passage en Alberta. La désolation et la solitude du paysage nous a frappé et nous avons apprécié le bar portuaire en attente du bateau qui allait nous sortir d'ici. Du journal de bord : @ 2 juin : Nous avons monté à peu près 25 côtes et bien sûr, on les a descendues. Détour de plus de 10 km pour se trouver de la nourriture pour les 3 prochains jours. Première nuit illégale. @ 3 juin : Journée de décisions et de redécisions. Décision au début d’attendre que le bateau d’Argentia ouvre, le 18 juin, pour partir vers la Nouvelle-Écosse. Finalement, nous irons tout de même à Argentia mais irons à Port-aux-Basques sur le pouce. @ 4 juin : Nuit horrible et même inexistante. @ 5 juin : Newfoundland screech pour la province et on s’est fait payé de la bière. On est saoul, pour le reste du voyage, pour le reste de la journée. 1 juin 2005, jour 1, 0 km pour l'instant, St. John's (Terre-Neuve) Allo les copinots. C'est étrange qu'on vous écrive deux jours de suite, on s'entend que ce ne sera pas toujours comme ça. On est à la station touristique de St. John’s et on a deux heures à perdre. Et oui, on doit faire un check-up des vélos car on a détecté plusieurs problèmes. Rien de grave. On fera notre départ officiel aujourd'hui pareil, mais on roulera bien sûr moins de temps. St. John's est bien sympathique, c'est une toute petite ville environ gros comme Lévis, et il y a même une raffinerie dans le cap, sauf que c'est Irving. On a pu visiter le centre-ville hier, on s'est promené près du port et on a pris une bière sur George Street! Voilà! À la prochaine! mardi 7 juin 2005, jour 7, 181 km, Sydney (Nouvelle-Écosse) What the?!? Bonjour! Changement à l'itinéraire. Vendredi matin, alors qu'Etienne se vidait les intestins pour une xième fois, Mathieu, craintif, observa les cartes et dit : « We're in big shit, y a plus rien après Whitbourne! » Les grandes villes (c.-à.-d., plus de 500 habitants!) sont espacées de 200 à 300 km. Les offices de tourisme ne sont pas capables de nous donner un guide complet de camping. Le camping n'est pas très populaire ici, surtout pour les tentes. On s'est fait refuser à une place car le camping n'acceptait que les roulottes. On peut accepter et réussir à dormir quelquefois n'importe où, mais il aurait fallu le faire plusieurs fois de suite, sans épicerie et sans douche (on se rappelle ici qu’Etienne se VIDE les intestins). Il y a des motels, mais ils sont très dispendieux, aucune concurrence oblige, où c’est nous qui a un trop petit portefeuille. On aurait vu que de la forêt. Les villes sont loin de la transcanadienne, et il faut faire des détours d'une dizaine de kilomètres pour aller se chercher de la nourriture. Alors, un choix s'est imposé. Au lieu de faire les 900 km pour Port-aux-Basques pour le traversier se rendant a North Sydney en Nouvelle-Écosse, nous pouvons prendre un autre traversier plus près, à Argentia, une belle traversée de 14h plutôt que de 6h30. Argentia est situé à 140 km de St. John's, mais le hic, c'est que la première traversée se fait que le 18 juin. Que faire? L'attendre? On y a pensé. Mais ça aurait été assez long! On a plutôt pédalé une distance équivalente pour se rendre à Argentia, puis nous sommes retourné sur la transcanadienne et nous nous sommes rendus à Port-aux-Basques sur le pouce pour se rendre le plus vite possible en Nouvelle-Écosse. Terre-Neuve, c'est bien joli, mais on ne rencontre personne si on reste sur la transcanadienne, on ne s'imprègne pas de la culture locale. Pour ce qui est de pédaler, il n'y a aucun problème, on réussit bien. C'est pourquoi nous avons décidé de sauver du temps, de l'énergie et de l'argent pour en profiter ailleurs. On ne regrette pas notre passage à Terre-Neuve, on a appris beaucoup, comme le fait que seulement l'est de la province est accessible en vélo et qu'il faudrait avoir beaucoup d’encouragement pour venir s’installer ici! Nous savons que le nord de l'Ontario aura le même degré de solitude, mais nous serons plus prêt à une telle aventure, après avoir pédalé tout l'Atlantique et le Québec, et nous ne pourrons pas modifier notre trajectoire! Maintenant, on prend quelque temps pour se reposer à Sydney et on repartira pour compléter les provinces de l'Atlantique. Au revoir! Etienne et Mathieu Meilleur souvenir Etienne : Notre première nuit de camping où nous étions si fiers de notre repas, dont les déchets prenaient la taille d’une conserve de jambon pré-mâché. Il n’en a pas trop fallu pour remarquer qu’il nous faudra plus de nourriture pour avancer… Meilleur souvenir Mathieu : Notre rencontre avec Stephen, le camionneur qui nous a amené jusqu’à Port-aux-Basques. Les 600 kilomètres du haut de sa cabine étaient formidables, sans oublier la petite soirée au pub du quai du traversier, où une amitié s’est développée… nous le reverons.
“What!?”
Après trois reprises:
“Hatcher house”
Ah.... d'accord.






21/12/2009
Nouvelle-Écosse

NOUVELLE-ÉCOSSE
6452,61 kilomètres plus loin
La Nouvelle-Écosse a donc été la province où nous avons commencé pour de vrai, après s'être reposé de la traversée en bateau de nuit… et de la soirée d’avant. Nous avons réussi notre première fierté du voyage, une grosse journée épuisante de 125 kilomètres. 125 kilomètres, c'est devenu quasiment une routine pour nous à la fin du voyage, cela ne figure même plus dans nos plus grosses journées, mais nous étions content de ce défi. Nous y avons vécu nos premières crevaisons, notre premier bris de chaîne, nos premiers dimanches ou tout est fermé… c’était une province dont nous avons effleuré seulement le nord et qu'il aurait été agréable de connaître un peu plus. Sans même le réaliser, nous voilà déjà sur un autre traversier en direction de l'Île-du-Prince-Édouard. Cependant, ces quelques jours ont semblé des semaines pour nous par tout ce qui s'était passé.
Du journal de bord :
@ 6 juin : Récupération du voyage et de la brosse d’hier. Grâce aux fonds que Stephen nous a laissés, on s’est payé un hôtel. Repos, repas et repos.
@ 9 juin : Flat sur un pneu d’Etienne. Gros repas à 14h30. Bris de chaîne d’Etienne 6 km avant le camping. On finit le reste à pied.
@ 10 juin : La journée d’Etienne : réparation. La journée de Mathieu : lavage et lecture.
8 juin 2005
Une histoire de caca
Histoire de caca / A shit story
by Etienne Theroux / par Ethan T. Rwoo
Il était une fois, un jeune garçon très aventurier partit avec un autre garçon tout aussi aventurier à la recherche du savoir absolu à travers un pays dévasté et confédérationnel qu'est le Canada. Les péripéties se succédèrent, ours, loup, dragon volant, sans compter les minables anecdotes, telle qu'une mitaine a four inflammable, un party de saoulons (pas nous, eux!) au milieu d'un camping qui devait être trop silencieux, quelques centaines de kilomètres au pouce, ou du screech newfoundlandais et trop de bière avant de prendre un bateau. Tout cela, sous des conditions intestinales exécrables. Le déjeuner est pour moi un défi quotidien, ne sachant trop si tout va entrer. Sans compter bien sûr dans quel état cela pourra bien sortir, après tous ces petits restants qui se pressent de vouloir se sauver sitôt l'orteil sorti de la tente. Que de satisfaction de laisser échapper ces gaz lacrymogènes, accroupi sur une toilette douteuse. Que de plaisir d'y retourner une deuxième, une troisième ou même, une quatrième fois, car bien sûr, mon détecteur intestintitutionnel est défectueux. Quelle est la cause de tout ce vacarme? Est-ce un stress non-évacué entre le temps de la fin de session et le début de ce voyage, temps trop rapide? Est-ce l'eau que l’on boit qui me tient vie et qui n'est pas le sang du Christ car le vin est rouge mais pas l’eau? Mes interrogations se voient soulagées chaque jour car les intervalles successifs de mes évacuations se voient rallongés au maximum, m'évitant tout arrêt incongru. Malgré un changement de province qui aurait pu tout régler, car citant mon fidèle compagnon, "Cette province fait chier", j'ai encore du bonheur à écouter, lorsque je suis accroupi, les commentaires sportifs dévoués de Mathieu à chaque gaz athlétiques. Mais pue importe, cela ne m'empêche guère de savourer chaque moment de ce périple. Par contre, le mystère risque d'être bientôt résolu. Mathieu, qui se marrait bien de mon laxisme, s'annonce comme étant un « non-chieu » depuis maintenant un jour et demi. Moi qui me vide ad vitam eternam tous les matins depuis six jours, et lui, qui trouve, dans un dépanneur perdu a Ben Eoin, une boîte de Ex Lax pour le rassurer. C'est beau la vie, hein? On voit tout de suite la solution du problème. Nos deux corps sont d'une incompatibilité magnétique. Moi, le positif, attire tout ce que lui chie et lui, le négatif, conserve tout ce qu'il y a de plus dur. Une histoire de caca, voilà.
Si on vous offre du chocolat a notre retour, soyez méfiants....
13 juin 2005, jour 13, 339,2 km, Antigonish (Nouvelle-Écosse)
5 jours mais 5 jours remplis
Mise à jour! Aujourd'hui, 13 juin, tout va beaucoup mieux, pour moi et pour Mathieu… sans qu'il se serve du ExLax!
On avait écrit, la dernière fois, que nous voulions arrêter quelques temps avant de reprendre la route. Après les 25 kilomètres sous la pluie pour se rendre à Sydney, nous avons constaté que ce n'était pas l'endroit idéal, l'hôtel le moins cher était assez cher. Nous décidâmes (attention nous allons dévoiler à vos yeux un merveilleux conte, d’où l’utilisation du passé simple pas si simple) nous décidâmes, donc, de poursuivre notre route vers un camping à l'air sympathique et paisible au merveilleux village de Ben Eoin. Ce camping était malheureusement en ouverture, donc vide, et sans toilettes. Ils nous ont quand même chaleureusement accueillis. Free of charge pour les 2 voyageurs aventuriers qui se risquent de dormir dans une tente par ce froid, accès aux douches et toilettes familiales en plus. Les deux chevaliers durent donc chevaucher leurs montures le lendemain à la recherche d'un monde meilleur. Le ciel bleu, peu de vent, tout s'annonçait comme une belle journée pour pédaler un bon coup. 45 minutes plus tard (hohoo!!!!) quoi de mieux qu'un premier flat sur le vélo d'Etienne. Zing! boum! bing! 45 minutes plus tard, nous voilà prêt à repartir, le merveilleux tube de rechange bien en place. Le ventre nous réclamant un peu de nourriture, nous nous arrêtâmes dans un petit dépanneur/station-service d’une réserve des Premières Nations pour savoir où se trouve le prochain restaurant. Quelques jeunes passèrent et nous demandèrent d'où nous venions. ...Quebec...traverse...Canada... Étonnés et jubiles, ils nous dirent: ''Wow, guys, you're my heros!!!'' Enchanté (haha) que nous étions dans le cœur de ces jeunes, nous reprîmes la route légers, parce que le ventre toujours vide. Au restaurant, nous commandâmes un copieux repas et satisfaits, nous reprîmes la route.
« Vers l'infini et plus loin encore ». Notre objectif: Havre Boucher, beau camping, un endroit pour rester quelques jours, à 120 km de notre point de départ du matin. À 6 km du but, la chaîne d'Etienne se retrouve étendue de tout son long sur l'asphalte. Il ne reste que 6 km, marchons-les, à pas d'oie, assis sur le vélo ou en se laissant bercer par les collines! La journée de repos s'annonça comme une journée de réparation.
Encore plus lorsque, au réveil le lendemain, nous entendîmes un gros powwww!!! suivit d'un ppffffffffssss!!!. La belle roue toute réparée venait d'exploser en ce vendredi matin à 8h34. Après inspection, la valve du tube nouveau a éclaté. Rechange le tube, en reprenant le vieux patché, et pour ce qui est de la chaîne, après maintes tentatives, aucune réparation possible. Le gentil propriétaire allemand du camping a bien accepté de nous emmener au bike repair shop trop coûteux car seul de la région à Antigonish. Réparés comme neuf, nous nous installâmes dans le petit camping à l'intérieur de la ville. Une ville très catholique ou tout est fermé le dimanche. Un camping sympathique que nous quitterons ce matin pour l'Île-du-Prince-Édouard si tout va bien, sous des vents dans le dos et une fine pluie rafraîchissante. Fin de l'épisode.
Mathieu et Etienne
Meilleur souvenir Mathieu : La grande descente dans la brume et la forêt, en se dirigeant vers le traversier de l’Î.-P.-E., alors qu’un vieux train tentait péniblement de monter. Décor somptueux.
Meilleur souvenir Etienne : Mathieu qui rit de moi et moi qui rit de moi-même alors que ma chaîne venait de lâcher à 6 km du camping, et que je ressemblais à une oie en donnant des petits coups sur les côtés avec mes bouts de pied, assis sur mon vélo.






27/12/2009
Île-du-Prince-Édouard

ÎLE-DU-PRINCE-ÉDOUARD
6267,11 kilomètres plus loin
L'Île-du-Prince-Édouard a passé en éclair. On suppose que c'est parce que c’est la province la plus petite! On est heureux de voir la terre rouge de l'île et encore plus de se sentir enfin comme des cyclistes. Seulement deux jours et nous voilà déjà au Nouveau-Brunswick, mais on se rappellera toujours des interminables heures à attendre la navette pour nous amener de l'autre côté du pont.
mardi 14 juin 2005, jour 14, 489 km, Charlottetown (IPE)
Bonjour!
Nous sommes partis d’Antigonish hier sous la pluie et nous avons pédalé jusqu'au bateau pour l'Île-du-Prince-Édouard. Nous sommes arrivés sur l'île à 7h30 et bien sûr, il pleuvait de plus belle et bien sûr, tout était fermé : le terminal de bateau, l'information touristique, etc., à part la société des alcools de l'Île, ouverte, seule, au beau milieu de nulle part (car il n'y a pas grand chose a Wood Island, là où le bateau arrive). Nous avons donc acheté notre deuxième petit shooter (car pour ceux qui ne le savent pas, on se boit un shooter à chaque province et à l'arrivée, on se fera un Canada complet!), on a lancé notre tente au bout de nos bras et avons dormi dans le seul motel de la place, cher de surcroit... mais nous étions au sec!!! Alors que le boulevard métropolitain à Montréal croupissait sous l'eau et que la pluie semblait tomber de plus belle encore au Québec (wow, on a Radio-Canada français au motel!), le soleil se pointait sur l'Île et nous voilà sur la route, le vent dans les voiles, la terre rouge typique de l'Île à nos côtés, en direction de Charlottetown. Nous ferons l'île en deux jours: nous profitons de la ville ce soir, et demain, direction Pont de la Confédération, et nous serons déjà au Nouveau-Brunswick!
Maintenant, section des remerciements :
Merci au propriétaire du camping de Havre-Boucher (Hi-Class Campground) pour le lift jusqu'à Antigonish avec mon vélo pas de chaîne. C’est un beau site, tout près d'une baie paisible du golfe St-Laurent.
Merci a la maman d'Etienne, pour les couvre bagages qu'elle a cousu avec acharnement pour les protéger de la pluie. Ils sont bien pratiques!
Merci a Véro pour sa lampe de poche, très pratique aussi car l'autre qu'on a acheté était hors d'usage le deuxième jour!
Merci aux Air Miles pour l'appareil photo... en fait, merci aux parents d'Etienne car c'est eux qui les ont ramassés!
Merci aux parents à Mathieu pour le lift à Montréal et la nuit avant le départ.
Merci à la grand-maman d'Etienne pour les bonbons réconfortants!
Merci a Vincent et Amé pour mon carnet de voyage (Mathieu)
Merci a Stephen pour le lift.
Merci a Stéphane pour nous avoir inspiré à l'idée du voyage fantastique qu'on fait.
Merci a La bande a Picsou pour sa chanson thème que l’on la fredonnait a Pictou, Nouvelle-Écosse.
Au revoir, on s'en va souper et faire un tour de la grande capitale de l’Île-du-Prince-Édouard!
Etienne et Mathieu
Du journal de bord :
@ Call Wall
- Since I’m a trucker, I’ve taken only 3 hitchhikers and they were all Quebeckers. Maybe it’s because they are more adventurous. – Stephen, trucker
- Ça! C’est pas des insectes! C’est des oiseaux! - Etienne
- Sorry, mais j’peux pas rien faire about it. – Madame du camping de Shediac.
Meilleur souvenir Mathieu : L’attente pour traverser le pont vers le Nouveau-Brunswick, à faire trois fois le tour du Centre d’interprétation/bureau d’accueil de l’Î.-P.-É. et… attendre.
Meilleur souvenir Etienne : Quand Mathieu a tout d’un coup décidé de pédaler avec une vigueur sensationnelle et que j’avais de la difficulté à le suivre. Esprit léger, jambes fortes!
29/12/2009
Nouveau-Brunswick

NOUVEAU-BRUNSWICK
5875,19 kilomètres plus loin
Le Nouveau-Brunswick est l’une des provinces les plus belles que nous avons traversée, le long de la côte acadienne, à découvrir la culture et les gens de cet endroit. Nous avons découvert un nouvel accent, un nouveau type de poutine et nous avons vu de magnifiques paysages. C'est vraiment une des plus belles provinces mais aussi une des plus malchanceuses pour nous, même catastrophiques (!). En fait, nous avons eu des malchances à chacun des 4 jours de vélo que cela nous a pris. Malgré tout cela, nous avons passé d'agréables moments au Nouveau-Brunswick ; c'est là aussi que nous avons abandonné notre anglais pour revenir à notre langue maternelle.
Du journal de bord :
@ 17 juin : Départ tardif par une belle journée pluvieuse. Il faisait froid, un bon vent d’est qui nous faisait canter sur les ponts. Les bagages d’Etienne tombent et Mathieu lui rentre dedans.
@ 19 juin : Grosse journée pleine de mésaventures et de bonnes aventures.
@ 22 juin : Réparation du vélo d’Etienne. Prélassement à côté de Sam le Saumon.
samedi 18 juin 2005, jour 18, 648 km, Moncton (NB)
What the !?! prise 2
Ah Shediac, magnifique ville, capitale du homard, reconnue pour ses plages de sable fin, et par ses électroménagers. La plage, pluie bEAU que ça, tu meurs. Les heaumards, étant d'une somme treau heaute en deaullards, nous en aurions bien mangés, ce sera donc pour une eautre fois. Oui, Shediac, c'est dans tes pleurs de ton ciel gris que nous t'avons vu sous ton meilleur jour. C'est dans une salle de lavage d'un camping vide que nous avons vécu avec toi.
Nous avons quitté Charlottetown sous une brise légère et un soleil radieux, avec énergie dans les muscles, pour nous diriger vers toi, Shediac ; déterminés. Le pont est ben beau. Y'a un p'tit village tout cute avec un ti-musée. Mais cal… que c'est long attendre la navette pour traverser. Piétons et cyclistes interdits. Deux heures et demie d'attente. En fait, malgré les dires d'un service de qualité pour piétons et cyclistes, nous avons attendu que 2 femmes finissent leur chiffre de travail tranquillement pour que le gars de la navette puisse les traverser en même temps que nous. Il nous a laissé au beau milieu de nul part, en fin d'après-midi, alors Shediac, nous sommes arrivés vers toi tard en soirée. Eau mon dieu que tu es belle. Après une matinée de repeaus sous la pluie, vous l'avez deviné, Etienne a constaté une petite déflation dans son fameux pneu arrière déjà patché une fois. Après réparation et inspection finale, le nombre de trous est monté à, pas 2, mais 6 trous pour cette crevaison, montant le total de rustines à 7 pour cette roue (et on roule encore sur ce tube plein de colle présentement!)
Départ, toujours sous la pluie, le long de la côte. Nous avons laissé tomber notre anglais, on le reprendra en Ontario, ici, on parle français, nous sommes en Acadie, terre francophone du Nouveau-Brunswick : nous avons pédalé tes routes sous des vents de changements et de gouttelettes d'eau. Écoutant ta douce union du français et d'expressions anglaises, nous franchissions kilomètres après kilomètres dans le but de te découvrir...
Soudain, eau malheur, Etienne, à la tête du convoi transcanadien de deux cyclistes en soif de pépins, perd son bagage arrière, et de ses réflexes de lifeguard alerte, applique les freins de manière brutale (oups, erreur), et Mathieu, derrière, n'ayant aucune seconde complète de réaction, l'enfourche solidement. Les deux vélos, se côtoyant déjà régulièrement car étant le printemps, saison des amours, donc période de rut, bref, les vélos ne purent résister à l'accouplement. Après inspections des vélos, on finit donc par déclarer que la journée de vélo est bel et bien terminée. Humides, détrempés et grelottants, nous constatons que les deux élastiques clandestins à l’origine de la chute de bagages avaient créé le fait que la roue avant de Mathieu avait une allure un peu trop Picasso ; le garde-boue d'Etienne était devenu un accordéon et sa roue arrière était un peu fausse. Pour le reste, tout semble beau, et pas de bobo.
Maintenant, réflexion. Que faire? Nous sommes donc aller cogner à une porte pour avoir un bottin téléphonique pour trouver un bike shop. Le bottin couvrant seulement la région de Moncton, on ne pouvait savoir s’il y avait un bike shop à Miramichi. Que faire? Miramichi devant, ou Moncton derrière? Sûreté : Moncton.
Donc, retour sur l'autoroute et hitchhiking jusqu'à Moncton. Un amérindien revenant de la pêche au crabe des neiges nous conduit jusqu'à un Bed and Breakfast où nous logeons à Moncton. Total de l'accident assez niaiseux en bidous : 130$, ça fait mal au portefeuille. Aujourd'hui, repos en vue des 3 prochains jours. Le défi, 320 kilomètres en 3 jours, nous amenant à Campbelton, juste avant la Gaspésie.
Sur ce petit email, nous vous laissons avec un au revoir
Etienne et Mathieu
Mercredi 22 juin, jour 22, 998 km (ben non pas 1000), Campbellton (NB)
Etienne et le vélo diabolique
"Qui a ensorcelé mon vélo?!?"- Etienne Potter, luttant contre les forces du mal.
Enfin une connexion Internet à notre disposition, nous pouvons enfin prendre des nouvelles et raconter nos péripéties qui se sont passées dans les 3-4 derniers jours. Nous étions donc restés à Moncton pour réparer nos vélos et visiter la ville que nous n’étions point supposés voir. Durant cette journée, nous avons fait la connaissance de Traver, un employé du B&B gentiment surnommé Flavien par Mathieu, dû au fait que Mathieu avait de la misère à se rappeler de son nom. Un gars bien sympathique qui avait un appétit fou pour apprendre le français, mais pas n'importe lequel : le français de bas niveau, le vulgaire de la langue. Ce n’est pas le seul canadien-anglais fasciné par nos expressions franches. Ayant en main les insanités franco-québécoises, il nous a amené prendre un verre dans un pub sur Main Street, espérant rencontrer une jolie fille pour lui dire ce français qu'il avait appris.
Après ce bon temps, réveil de bonne heure pour une grosse journée, notre plus grosse jusqu’à maintenant : 150 km! 2 fois notre objectif quotidien! Une route constituée de faux-plats que nous chevauchions, accompagnés par l'animal domestique des routes du Nouveau-Brunswick: le porc-épic écrasé. Les 50 premiers kilomètres ont été un charme, plein d'espoir pour les 100 autres. Nous avons fait une halte pour diner sous un viaduc. Continuant notre chemin après ce repas, Etienne remarque que son pneu arrière perd de l'air. Le tube qu'on nous avait vendu était trop petit et maintenant, il y avait une fuite. On a donc dû arrêter aux 30 minutes pour regonfler le pneu et poursuivre jusqu'au prochain souffle de vie que l'on devait lui insuffler. Plus tard, arrêt à une halte touristique pour changer le pneu d'Etienne et prendre une petite collation. Réparation accomplie, on est donc prêt à reprendre la route. Ah, non désolé, constatation de Mathieu, son pneu avant a une crevaison. Changement du tube et puis départ. Mais non! Le tube qu'Etienne venait de réparer avait un gonflement dû à sa petitesse. On le dégonfle et on le regonfle et puis poufffffff!!! la valve éclate. Changement du tube puis enfin, un vrai départ.
Nos soucis semblaient derrière nous et la route était devenue belle, sans vent, avec un beau soleil. Il ne nous restait qu'un minuscule 25 km avant notre but quand soudain, Etienne attrape, à sa grande surprise (s’en est devenue une maladie), une belle crevaison, mais cette fois, son premier sur la roue avant. La fin de journée était devenue une course contre le soleil. Nous devions arriver à Miramichi avant la tombée de la nuit et nous avions à parcourir 25 km. C'était donc un sprint de 15 minutes, puis repompage du pneu et ainsi de suite. Nous étions presque arrivés, à environ 5 km du but, quand le pneu a expulsé son dernier souffle, sans réanimation possible. Plus qu'un choix s’est offert: la marche sportive. On marchait en sens inverse du trafic avec notre objectif en tête quand un homme nous proposa de nous embarquer jusqu'à notre motel, 2 ou 3 km plus loin. Surpris, nous acceptons, nous n'avions donné aucun signe de détresse et nous ne faisions pas de pouce. Un bon coup de main d'un homme fort sympathique. On arriva, une bonne douche et dodo. Et ce n'était que notre première journée. Bonne fête des pères!
Jour 1 : Moncton - Miramichi -> 146,07 km en 7 h 34 min
Un soleil radieux nous réveilla ce matin-là pour notre deuxième journée. Plus besoin de nos manteaux, la camisole est de mise pour ce 28 degrés Celsius. Roule, roule, roule, petite bicyclette. Mène-nous à notre objectif sans plus tarder! La meilleur journée jusqu’à maintenant, on avait plusieurs kilomètres derrière nous quand la valve du pneu arrière d'Etienne (encore!!!), épuisée par tout ce pompage incessant de la veille, décida de mettre fin à ses jours dans un dernier souffle, aidé par l'asphalte bouillante et neuve de la route. On la change et on repart jusqu'à un chouette camping acadien, piscine a 62 degrés Fahrenheit.... et on y est allé. Il ne s'est rien passé d'autre? Juste ça? Et oui juste ça. C'est tout.
Jour 2 : Miramichi - Nigadoo -> 96,59 km en 4 h 48 min
Dernier jour de ce défi. Mettons une chose au clair : AUCUNE CREVAISON. Nous filions comme le vent, la Baie des Chaleurs sur notre droite, nous faisions des bonjours à la Gaspésie juste en face et nous observions l'Acadie sur notre gauche. Nous étions en train de découvrir la côte tel un Jacques Cartier découvrant sa baie, appuyés par la chaleur et l'humidité. Tout roulait comme sur des roulettes...heu... sur des vélos. Arrêts réguliers pour prendre un petit rafraîchissement et parler un peu avec les gens de ce coin de pays. Nous n’avons pas eu de crevaison, mais le dérailleur avant, en désir d’attention d'Etienne, son propriétaire, a décidé qu'il était temps pour lui de se mettre de la partie. Un changement de vitesse un peu brusque a probablement causé le problème : l'engrenage du milieu a tordu, tordant ainsi la chaine.
Que c'était beau de nous voir contraint à pédaler à 12 kilomètres à l’heure pour les 40 prochains kilomètres car Etienne était limité à utiliser seulement sa première et sa troisième vitesse. Nous étions déterminés comme deux à se rendre à l'auberge de jeunesse de Campbellton qui, de toute façon, se trouvait à être la seule ville dans les environs à abriter un bike shop. Nous sommes arrivés en temps. Aussitôt installés, un orage a éclaté avec des vents violents qui faisaient battre la pluie sur les fenêtres de notre auberge de jeunesse, un ancien phare. Au moins, nous avons appris le lendemain que la réparation n'allait pas nous ruiner. Un coup dans la détordeuse magique du bike shop et nous voilà sur pédales pour entrer au Québec demain, veille de la Saint-Jean, comme si tout avait été calculé.
Jour 3 : Nigadoo - Campbellton -> 98,75 km en 5 h 52 min
Total : 341 km en 18 H 20 min
Que va-t-on pouvoir dire quand nous n’aurons plus de malchances ou de damn flat tire, aux dires des acadiens? Rien, vous allez seulement moins perdre de temps à nous lire! :-) On ne s'inventera pas des problèmes pour faire plaisir!!!
Ne vous inquiétez pas, le sourire est là et on garde le moral!
Pointage des flats: Etienne 7
Mathieu 1
Mathieu et Etienne
Meilleur souvenir Mathieu : L’orage qui a éclaté à notre arrivé à Campbelton, 5 minutes après avoir été à l’abri, et surtout le calme et la légèreté qui en a émané par la suite.
Meilleur souvenir Etienne : Alors que nous faisions du pouce pour reculer vers Moncton, après l’accident, deux filles, dans une minuscule voiture, ont fait demi-tour pour venir nous voir et nous offrir un transport jusqu’à Moncton. Les vélos n’entraient pas, bien sûr. L’idée nous est venu de les laisser là, disons, pendant 2 secondes. Désolé les filles, on tient trop à nos vélos… C’est plutôt un amérindien qui nous a amené dans son pick-up, qui voulait éviter de s’endormir en revenant de la pêche au crabe. On aurait dû au moins demander le numéro des filles…











30/12/2009
Québec 1 de 2

QUÉBEC 1 de 2
4781,09 kilomètres plus loin.
Nous sommes entrés au Québec alors que notre compteur indiquait précisément 1000 kilomètres. Nous étions maintenant, selon le guide du petit cyclotouriste d'Etienne et Mathieu, classé "vrai cyclotouriste", ayant survécu ces premiers kilomètres. Nous sommes arrivés aussi juste à temps pour la Saint-Jean-Baptiste, que nous avons fêté dans la vallée de la Matapédia et aux limites du Bas-St-Laurent. Nous n’avons pas fait beaucoup de camping au Québec, nous avons été bien accueilli par des amis et de la parenté un peu partout. Après être parti de la ville de Québec, et après en avoir profité pour déménager Mathieu, c'est là que nous avons senti que le voyage commençait pour de vrai. On s'éloignait de la maison maintenant et on se lançait finalement dans le vide, dans l'inconnu.
mardi 28 juin 2005, jour 28, 1350 km, Ste-Hélène-de-Kamouraska (QC)
Ha, le Québec, province salvatrice qui nous a donné qu'une seule crevaison depuis le début. Notre chez soi, notre langue, nos paysages. Et aussi nos camions dangereux et nos routes avec nos accotements parfois inexistants. Et surtout, notre St-Jean-Baptiste.
Nous sommes entrés au Québec par la vallée de la Matapédia en ce 23 juin. Quel décor merveilleux. La route serpentait le long de la rivière, avec, de chaque côté, de hautes montagnes coupées au couteau (bon, on s’attend que cela soit plus haut dans l’ouest canadien, mais pour l’instant, c’est haut!). Nous avons fait halte à Causapscal, petit village au milieu de la vallée, et nous avons assisté, au soir, à la fête de la St-Jean, où il y avait un énorme feu non-proportionnel à la population présente (disons 400 personnes). La soirée était très agréable et l'ambiance légère. À partir de Causapscal, le lendemain, nous nous sommes dirigés vers le fleuve, à Ste-Flavie. Il ventait énormément, et en après-midi, alors que nous avions arrêté à un petit garage pour vérifier les pneus, on l'a vu venir: un épais rideau de pluie dévalait la montagne et nous a atteint à peine une minute plus tard. C'était assez beau à voir. Nous nous sommes réfugiés dans un petit resto pour laisser passer l'orage et on a repris notre route. La soirée s'est passée à Mont-Joli, où la Bottine Souriante se donnait en spectacle. Retour assez tard au camping et avec ça, un autre orage a éclaté au milieu de la nuit, on n’a pas beaucoup dormi! C'est donc fatigué et un peu endolori que le lendemain, nous avons commencé l'ascension du fleuve où une journée de repos nous attendait au parc du Bic. Etienne, qui n'est pas capable de ne rien faire de ses journées de repos, a décidé de partir en randonné jusqu'au plus haut sommet du Bic, pourquoi pas! La vue était saisissante. Mathieu, plus sage, a décidé de faire la bronzette en bas, au camping.
Le fleuve est maintenant notre nouvel ami. Lui, et son inséparable copain, le vent. Le vent qui tente de nous ralentir, ou qui parfois, nous donne un coup de pouce (on dit bien « parfois »), ou qui nous rafraîchi, en nous glissant un petit jet d'air froid venant du large. Plus les kilomètres déferlent, plus nous voyons les montagnes arrondies de la rive nord se rapprocher de nous. Nous traverserons de ce côté à la hauteur de Québec, où nous filerons jusqu'à Berthierville, où nous couperons à travers les terres pour nous diriger vers Ottawa. Pas de camping pour le moment, nous sommes chez notre ami Vincent et sur la route, plusieurs membres de famille ou amis nous hébergerons. Merci à Vincent, tante Gilberte et les parents à Mathieu pour le chalet, Brigitte et Valérie! Après toutes ces haltes, c'est l'inconnu, plus d'horaire à respecter, moins d'itinéraire fixe, c'est le vrai départ. Tout ce qu'on a fait avant, c'était juste un réchauffement!
Profitez du beau temps!
Etienne et Mathieu
mercredi 6 juillet, jour 36, 1652 km, Champlain (QC)
De Kamouraska, à l'Islet
De l'Islet à St-Michel
À Lévis
On déménage Mathieu!
Vers Champlain
Voilà, on est parti pour de bon maintenant
There's no turning back now
Vers l'infini et plus loin encore!
Au revoir!
Etienne et Mathieu







18/01/2010
Québec 2 de 2

QUÉBEC 2 de 2
Du journal de bord :
@ 23 juin : On passe la soirée à faire flamber des branches de sapins avec une coupe de centaines d’autres personnes.
@ 26 juin :
Mon maringouin, roi des forêts
Que j’aime ta piqûre
Quand par l’été, bois et marais
Sont infestés, de tes copains
Mon maringouin, roi des forêts
Tu gardes mon groupe sanguin.
@ 27 juin : La route appartient à ceux qui se lèvent tôt.
@ 1er juillet : Que c’est typique le déménagement au Québec.
@ 3 juillet : Départ pour Lévis, ville inconnue (!). On arrête à la traverse pour une entrevue avec Laure pour Canal Vox et le mec de la Nouvelle École.
@ 5 juillet : Opération capture d’énergie. On était supposé partir à Champlain. Décision : rester pour mieux repartir. Personne ne sait qu’on est ici, alors on se repose.
@ 7 juillet : Rencontre de traverseurs du Canada et on a une place où rester à Régina! Dodo dans un site d’info touristique entre deux arbres, toilette quotidienne au lavabo.
@ 8 juillet : Adieu le fleuve, le décor est déjà moins beau.
Lundi 11 juillet, jour 41, 1970 km, Ottawa (ON) The BINGO story
Nous avons quitté Champlain pour Berthierville, où nous avons directement dormi au parc de l'information touristique. La température des derniers jours a été idéale, pas trop chaud, avec peu de vent ou même du vent dans le dos. Le lendemain, nous nous sommes dirigés vers St-Canut, subdivision de Mirabel, pour dormir dans un vrai camping, avec une plage de lac artificiel, une foule de saisonniers qui accumulent cossins décoratifs et lumières de toutes les couleurs sur leur terrain, des enfants qui courent partout et bien sûr, de gros moustiques affamés.
(Watch out, what will follow may be difficult to understand for those who are not Quebeckers)
St-Canut, camping les Tropiques, vendredi dernier. Alors que nous nous baladions gentiment vers l'extérieur du camping à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent, on aperçoit une affiche disant: "Vendredi, 20 h, BINGO, BIENVENUES A TOUS" « On va jouer au bingo! » qu'on se crie, quoi de mieux pour redécouvrir sa culture. Alors nous voilà à attendre l'heure fatidique, puis, nous pénétrons dans l'antre de la pitoune.
« - Oh ben, y a d'la beauté icitte à soir!
- Bonjour, qu'on dit gentiment à la dame à la table d'entrée ». Ne savant pas trop comment se grayer du kit parfait du joueur de BINGO, on décide d'acheter des cartes pour 5$ (le kit de base) et d'autres pour 8$ (avec une carte gratuite, wow!) et d'ensuite nous séparer le tout afin de commencer la compétition en bonne coopération. On a pris place à une table, vers le fond, en avant de deux dames jumelles qui avaient déjà installé leurs cartes, coincées entre quelques porte-bonheur forts étranges. Puisque nous n'avions pas amené notre bac de pitounes avec un anneau en fer pour se faire attraper par un bâton magnétique lorsque la partie se termine, outil très prisé parmi les joueurs, notre chère dame d'accueil s’est pressé de nous équiper avec le plus grand des sourires. Nous voilà donc prêt. La foule, composée d'environ 40 personnes, pour la plupart des campeurs saisonniers, discutaient jovialement en attendant l'heure du premier brassage de boules. Anxieux à savoir comment la partie allait se dérouler, on a demandé aux deux dames en arrière comment ça allait marcher.
« - Ca c'est les cartes pour les jeux réguliers. Entre les jeux réguliers, y a des jeux spéciales, ousse qui faut que t'achètes d'autres cartes à une piasse chaque. Tu peux gagner plus d'argent que les jeux réguliers là. Même chose pour le dernier, c'est une piasse la carte, sauf que (avec l'étincelle brillant dans les yeux) tu peux gagner jusqu'à cent piasses.
- Est-ce que le monsieur en avant y va ben vite quand y dit les chiffres?
- Si y va trop vite, t'as juste a lui crier d'aller moins vite. Desfois, y est dur à comprendre, tsé, y a pas d'dents, même nous autres, on est habitué, ça fait 25 ans qu'on joue icitte, pis on a un ti peu d'misère. Mais j'pense pas que vous aller avoir de la misère, quoique pour des débutants, j'trouve que vous avez beaucoup de cartes », finissent-elles avec ce jugement sur nos capacités.
Et le voilà qui arrive, Bill, mangeant fièrement avec ses gencives son hot-dog steamé, ce qui faisait que son menton montait très très haut pour mastiquer ; c'était assez… disons impressionnant.
« - Ces p'tit gars là, que disent les dames de derrière nous à notre cher Bill, c'est la première fois qui jouent, faque sont pas habitués.
- Inquiétez-vous pas, icitte, c'est un bingo de camping, pas les grosses affaires de Loto-Québec, on est là pour s'amuser », nous rassure-t-il malgré le manque d’inquiétude dans nos visages.
Après les tests de son, il s'installe confortablement à sa table et on entend:
« Envoye, brasse les boules! »
Et c'est parti. Les pitounes s'accumulent sur nos cartes, sans toutefois nous faire gagner. Par contre, une madame a gagné trois fois, ce qui n'est vraiment pas juste, elle ne se fera sûrement pas aimer les prochains jours lorsqu’elle se promènera autour du lac artificiel. Enfin, nous pouvons respirer un peu pendant les jeux spéciaux, parce que nous n'avons pas acheté de cartes et nous pouvions ainsi déguster notre réglisse et nos p’tits bonbons tout en appréciant ce spectacle pour les yeux et les oreilles. La fébrilité augmentait, les gens discutaient ou pestaient contre leurs cartes, la fréquence des tics nerveux de la dame face à nous augmentaient proportionnellement avec la quantité de pitounes sur sa carte. Le O69 sortait et on entendait « Ah il était temps qu'elle sorte celle-là » ou on entendait siffler de manière perverse.
« Brasse-les tes boules. Fait ça comme du monde! »
« J'mets dix piasses sua table pis j'vais t'les brasser tes boules, hahaha! »
… et autres de ce genre!
La pause arrive, deux hot-dog sur les gencives de Bill et on repart avec des jeux spéciaux. C'est à ce moment que Mario arrive, jeune homme d'environ 40 ans, sex-symbole du camping par sa belle barbiche noire et sa jeunesse relative, prêt à divertir l'auditoire par ses mimiques et ses blagues plates (encore plus que celles de Mathieu). De retour au jeu régulier, alors qu'il y avait une partie où le prix était de 25$ au lieu de 15$, voilà qu'après le I24, Etienne crie « BINGO!!! J'ai gagné! » Hé non, il n’a pas gagne 25$, mais 8$, parce que deux autres personnes ont crié aussi, et nous avons donc partagé ce faramineux montant que la dame de l'accueil, toute contente, vient me porter en courant par petits pas, comme une souris, ses cheveux noirs aux épaules sautillant à chaque coup.
Ensuite, risquant le tout pour le tout, on met un gros 2 $ sur la table pour les derniers jeux. Mathieu a même eu une carte supplémentaire car son nom a été pigé. Malgré tout, nous n'avons pas eu d'autres gains. La soirée s'est terminée en faisant une heureuse de 100$ et nous sommes retournés à notre tente, nos 6$ en poche, très loin de tous ces campervans et roulottes, tranquille dans la forêt, épuisés comme deux renards ayant chassé toute la journée.
END OF BINGO STORY
Le lendemain, nous nous levons dans le but de se rendre au parc de Plaisance, le long de la rivière des Outaouais. Ce matin était spécial puisque l'oncle de Mathieu, Jean-Guy, venait nous rejoindre pour pédaler avec nous un bon 50 km. Rencontre et départ sur une belle route mais avec un tempérament incertain de Dame Nature. Bien sûr, la compétition et Mathieu font bonne paire: après un petit 2 h de vélo à rouler à une très bonne vitesse et à se reposer dans ce qu'on pourrait appeler le siège a mon'oncle (car il nous tirait par la force d’attraction créée par le vortez de son vélo en mouvement et nous aidait à aller plus vite) on a fait nos 50 km en un temps record. Enthousiastes et déterminés, nous avons dit au revoir à notre compagnon de route temporaire et nous décidons de changer notre itinéraire pour se rendre directement à Ottawa, CAPITALE DU CANADA. Nous sommes arrivés à l'auberge de jeunesse vers 18 h, après 154 km de vélo, notre plus grosse journée jusqu’à maintenant.
Maintenant, on joue aux touristes sous un 30 degrés d'humidité et on repart demain!
Etienne et Mathieu





25/01/2010
Ontario 1 de 3

ONTARIO 1 de 3
Octobre 2005 – 2779,63 kilomètres plus loin
L'Ontario était alors le défi du voyage: 2000 kilomètres de forêt. Pour ne pas se tuer psychologiquement, il fallait séparer ce gros morceau en quatre. Il n'y a rien de pire que de ne pas réussir à voir le bout des ses objectifs. Après avoir passé du bon temps à Ottawa et être repassé par le Québec pour entrer plus loin, pour de vrai, dans cette grosse province, nous avons rencontré Conner et Sara, deux des nombreuses personnes rencontrées au cours de ce voyage qui nous ont renseigné, aidé, donné un méchant coup de main, et même accueilli chez eux, avec deux livres de bacon pour déjeuner. C'est en Ontario que notre routine « défait-la-tente-déjeune-pédale-dine-pédale-lave-le-linge-soupe-dort » s'est développée et a acquit de l'efficacité. Eh oui, nous avons maintenant une routine de voyage et cette dite routine nous a amené les concepts d'endurance et de persévérance qui nous a poussé à finir l'Ontario. Faire le tour du Lac Supérieur a été un épisode un peu stressant : c'est à ce moment que nous allions savoir si nous finirions la partie jusqu'au bout; déjà à la moitie du parcours, pas beaucoup de villages, et beaucoup, beaucoup de collines. Ces quelques jours ont été un épisode intense du voyage. Quoique nous nous sentions beaucoup plus soulagés à Thunder Bay, nous avions tout de même hâte de changer un peu de décor.
lundi 18 juillet, jour 48, 2352 km, North Bay (ON)
Ah! Quoi de mieux pour dire adieu au Québec que de boire tranquillement dans un parc d'Ottawa, à siroter doucement un peu de Sour Puss fluo à saveur de pommes vertes, enivrés par la musique d'un groupe québécois reconnu mondialement par leurs écrits qui vont rejoindre et apaiser ces pauvres adolescents bourgeonnant de puberté en donnant une cadence entraînante à des textes remplis de questionnement juvéniles (reprenez votre souffle maintenant une virgule arrive, et même mieux, un point virgule); c'est donc bercé par les partitions de Simple Plan que nous avons dit adieu a notre Belle Province de Québec, puisqu'il ne nous restait qu'une centaine de kilomètres à faire en ces terres fleurdelisées.
C'est de bonne heure sur pied que nous avons tout préparé pour notre départ d'Ottawa, sacs, sacoches, petit-déjeuner sur le pouce, nous étions fin prêt à partir. Un gros au revoir à nos nouveaux amis français qui traversent le Canada, eux aussi, en vélo, sauf d'ouest en est, et qui termineront à Montréal, et nous voilà sur la route. Chaleur et humidité était de paire pour cette journée. Nous nous sommes arrêtés pour un petit lunch sous un arbre et nous en avons même profité pour faire une sieste bien agréable. Le reste de la journée a été un charme malgré la chaleur oppressante. À Portage-du-Fort, lieu où nous traversions la rivière des Outaouais pour le côté ontarien, nous avons fait la connaissance de Conner et Sarah qui faisaient un petit voyage de quelques jours à vélo pour visiter leur famille. Ils nous ont offert le repas et le gîte pour la nuit. Difficile de refuser. En arrivant à Foresters Falls, la mère de Conner tend à Mathieu un tue-mouche et lui dit: "Kill the flies if you see one". Ce boulot nous a permis de déguster un gros repas copieux sur Mr. Barbecue sans mouche qui a comblé notre estomac et quelques heures plus tard, nous étions dans nos sacs de couchage au sous-sol de la maison à dormir paisiblement au frais.
Tôt le lendemain matin, réveillé par 4 mouches qui volaient autour de lui, Mathieu est monté à l'étage et est partit à la chasse, alors que Conner préparait le déjeuner. Pendant plus de 30 minutes, il a couru partout dans la maison, tel un chaton à la recherche d’une proie, pour abattre ces mouches qui avaient osé le narguer ce matin. Au total, 23 morts, 2 blessés et une arrestation avec exil à l'extérieur. La maison était maintenant libérée de tout objet volant grâce à Mathieu the Fly Killer. Après cette tuerie, ce massacre gratuit, le déjeuner était fin prêt. Au menu ce matin: café, jus, oeufs, patates et un kilo de bacon. Nous repartons en compagnie de Conner et Sarah pour Petawawa, une petite ville sur le bord de la rivière du même nom agréable à prononcer, lieu de résidence du père de Conner. Nous avons fait avant un petit détour à Pembroke question de prendre quelques biscuits avec la grand-mère de Conner. La maison du père était sur le bord de la rivière, un endroit paradisiaque où nous avons passé le reste de la journée à nous baigner, faire du canot, faire du kayak et encore se baigner. La maison était en rénovation, du grenier jusqu'au sous-sol et il était quasiment impossible d’y entrer. Nous avons soupé sous la pluie, à l'abri sous un arbre en regardant le paysage époustouflant que cette averse nous procurait. Pour le remercier, nous avons aidé le père de Conner à déménager quelques meubles du deuxième étage au jardin. Retour à l'eau pour une dernière baignade et sommeil profond.
Au matin, nous avons dévoré des oeufs brouillés avec du bacon (encore et encore du bacon) pour ensuite dire nos adieux et reprendre la route. Beau message de bienvenue de la part de l’Ontario que cette rencontre. Tout droit vers Mackey maintenant, où nous attendait un petit camping avec une petite plage ou nous avons sans hésité sauté à l'eau pour tester si elle était bonne. La journée suivante, nous avons pris notre dîner sur le bord d'un lac. Une petite séance de bronzage et de baignade (dur dur la vie) et puis départ… non! Une petite crevaison! À qui? Etienne, comme d'habitude. La première depuis 1000 km. Direction Matawa, un village sympathique sur le bord de la rivière du même nom.
Encore une fois, nous nous sommes baigné et nous avons rencontré un Ontarien qui vit a Miami et qui traverse le Canada aussi mais dans le sens inverse au nôtre. Il nous a donné beaucoup de renseignements pour les prochains jours avec son dialecte cool remplis de "dude", "man", "awesome", "you know", "that's the way it is" et de "nice". Un gars vraiment... cool et sympathique. Faudra pratiquer cet accent pour nous assurer un succès en terre anglophone.
Enfin, le lendemain, nous avons pédalé jusqu'à North Bay, où nous restons pour deux jours avant de reprendre la route mardi pour d'autres aventures dans la forêt magique de l'Ontario. Fait à noter qu'il y a beaucoup de communautés francophones ici, et ils se battent plus pour parler français que les gens que nous avons rencontrés dans la région québécoise de l'Outaouais.
Bon maintenant parlons un peu de nous. On vous raconte nos histoires mais nous oublions de dire comment on se porte. Ici, pour les deux, c'est la joie. On relaxe, on fait de l'exercice et on découvre le Canada et ses habitants. On s'entend à merveilles sauf quelques accrochages souvent inutiles et sans importance dû à la fatigue et la proximité obligatoire. La santé est à son meilleure et on garde une forme d'enfer. Inquiétez-vous pas, on ne peut être mieux. Bon maintenant tout le monde est rassuré pour au moins un mois...
Mathieu et Etienne





01/02/2010
Ontario 2 de 3

ONTARIO 2 de 3
lundi 25 juillet, jour 45, 2791 km, Sault Ste. Marie (ON) Boring Sunday
Vous savez, nous n’avons pas toujours le temps de bien se reposer. C'est pourquoi nous nous fions à la science de Stéphane, l'oncle de Mathieu, qui nous a offert un traitement royal à la Best Western dans la magnifique et sublime ville minière de Sudbury.
Nous avions quitté North Bay que depuis 40 kilomètres que nous décidons d'appeler Stéphane, qui habite dans les environs, car il nous avait écrit un courriel afin de planifier une rencontre. Discussion, puis conclusion de l'entente sérieuse et très officielle : rendez-vous à Sudbury. Le contrat : dormir seul dans un lit deux fois plus grand que notre tente, mission délicate car nous n’y sommes pas très habitués! En retour, nous le divertissions de notre présence et de nos récits rocambolesques!
Nous avons passé la journée suivante à jouer les touristes : nous avons visité une mine et descendu sous terre. Nous avions un casque pour nous protéger, au look plutôt différent de notre casque habituel. Nous avons appris beaucoup de choses : par exemple, les soldats romains étaient payés avec du sel, ils recevaient donc un salarium qui de nos jours, a formé le mot salaire, l'argent que notre employeur nous donne pour survivre dans ce monde de consommation. On apprend vraiment tous les jours en voyage! On ne fait pas que s’abrutir en avalant des kilomètres de bitume! On découvre vraiment tout plein de choses!...
La soirée s'est finie tranquillement à l'hôtel vraiment trop luxueux pour les gens que nous sommes. Nous reprenons la route toujours sur la Transcanadienne vers Sault Ste. Marie, chemin que nous avons fait en trois jours. Étonnement, la route était pas pire pantoute. Nous commencions à être habitués à rouler sur une route endommagée sans accotement. Nous sommes arrivés près du lac Huron, où la deuxième nuit nous avons dormi près d’une plage de sable fin. Un flat juste avant de partir le lendemain (le score est maintenant de 11 à 2 pour Etienne) et nous voilà à Sault Ste. Marie comme par magie.
L'auberge de jeunesse ressemble à un hôtel miteux avec bain et toilettes privés. Ce n’était plus le Best Western. Il y a un petit bar en bas, qui a été notre endroit ou nous avons passé la soirée à jouer aux dards et à discuter avec une jeune australienne. Nous sommes remontés à nos chambres (sans l'australienne) et nous avons discuté jusqu'à 3h du matin, soulevé par les boum boum des hauts parleurs du rez-de-chaussée, où se passait le gros party du mois du Gay Pride, où, comme disait la fille de l'accueil, se rassemblent « all lesbian, homosexual, bisexual and whatever sexual. »
Par malheur, notre journée de repos du lendemain s'est avérée être un fatidique et infâme dimanche, encore, où la ville semble dénuée de tout âme, vidée de sa population. Tout est fermé, même le petit bar en dessous de l'auberge de jeunesse. Demandant ce qu'il y avait d'ouvert dans la ville au propriétaire, il nous a informé que le bar à côté était ouvert le dimanche et qu'il s'y tenait un événement spécial.
Il y avait en effet du Jello Wrestling, soit des filles qui se battent dans le Jello. Nous ne pouvions passer a côté de cet événement culturellement enrichissant. Nous nous attendions vraiment à arriver dans un bar rempli de vieux pervers dégueulasses qui voulaient mater les combattantes. Mais non. Il y avait tout plein de monde, des gars comme des filles, et beaucoup de jeunesse. Sault Ste. Marie a été surnommé par nous « la ville du vice ». Avec les États-Unis juste de l'autre côté du pont, nous avons remarqué en voyant tous les bars de danseuses dans les environs et avec l'argent américain qui coulait dans le bar, que plusieurs américains traversent pour venir admirer les excentricités canadiennes, moins réglementées que les américains, côté pudeur et âge légal (19 vs 21).
Enfin. On a vu une petite piscine gonflable avec plein de Jello dedans, on a même vu du monde se battre dedans. On a vu des combats gluants et un concours de poitrine tout plein d'huile. On a bu de la bière Canadian et on a appris beaucoup de choses. Comme par exemple, pour pouvoir danser sur une piste de danse à Sault Ste. Marie, il faut vraiment avoir de l'attitude et que les 2 filles qui se sont battues la première fois et qui venaient danser sur la piste de danse quand il n'y avait plus grand monde, étaient, on le voyait bien, payé pour ça. On apprend vraiment tous les jours en voyage! On ne fait pas que s’abrutir en avalant des kilomètres de bitume! On découvre vraiment tout plein de choses!
Il est évident de deviner à quel point nos professeurs de cégep en Arts et Lettres au cegep Lévis-Lauzon seraient fier de savoir à quel point nous nous enrichissons de culture et de patrimoine. Après les beaux musées d'Ottawa et la mine de Sudbury, pourquoi pas des combats dans le Jello? Qu’est-ce qui suivra?
Prochaine étape: Thunder Bay, à 700 km. Nous y serons en 8 jours. On a hâte (bien… peut-être pas vraiment), de voir l'état de nos jambes après toutes les côtes qui nous attendent patiemment. À la prochaine!
Etienne et Mathieu
Du journal de bord :
@ 19 juillet : Gros souper chez Casey’s, la nuit à l’hôtel, mais quel hôtel, wow!
@ 21 juillet : La route n’est pas très belle et le trafic n’est pas gentil. Le vent joue avec nous, il veut nous reculer.
@ 24 juillet : Toujours dimanche, toujours rien d’ouvert. Ah oui, les écluses s’ouvrent. Et le combat dans le Jello.
@ 26 juillet : On s’est fait prendre en photo par un touriste ontarien. Camping sur une plage déserte, sur le bord du Lac Supérieur. Paradisiaque.
@ 30 juillet : Décor de forêt brûlée en matinée et grosses montagnes en après-midi.
@ 8 août : On s’est fait courir après par 2 chiens.
@ 9 août : Repos pré-manitobain pour le poignet de Mathieu et le genou d’Etienne.





07/02/2010
Ontario 3 de 3

ONTARIO 3 de 3
4 août 2005
Désolé pour le délai mais voilà enfin des nouvelles, résumé par jour.
Mardi le 26 juillet 2005, jour 56
C'est enfin arrivé. C'est dans les prochains jours que l'on va pouvoir estimer nos capacités à leur maximum. On entre aujourd'hui dans nos 700 km que l'on estime les plus ardus du voyage. Le stress est au rendez-vous et on en ressent les conséquences. En quittant Sault-Ste-Marie, seules 11 villes se retrouvent sur notre itinéraire, donc plus de difficultés pour se procurer bouffe, logis et... Internet. Pour ce qui est de prévoir les camping, l'Ontario a quelques difficultés à nous donner une liste complète des camping (ou nous ne l’avons juste pas trouvé) alors nous espérons en trouver quelques-uns qui ne sont pas dans nos guides. Est-ce que les 2900 km derrières nous nous ont préparés pour cette épreuve? Allons nous sortir de ce défi la tête haute et fière ou allons-nous nous écraser sous l'effort et la fatigue? Des questions que même si le moral tient bon, nous nous posons à chaque début de journée. Nous sommes conscients que nous arrivons à la mi-chemin, l'étape de la remise en question, comme si nous entrions dans la « crise de quarantaine » du voyage. Le départ pour cette étape du voyage s'effectue sous la pluie. Oh pas un torrent d'eau, mais assez pour que 15 minutes après notre départ, nous soyons déjà trempé de la tête aux pieds que et l'eau ruisselle dans notre visage et embue nos lunettes. 2 heures plus tard la pluie nous quittait pour un soleil timide qui jouait à cache-cache avec les nuages. Le départ est lancé mais, Mathieu est lent et manque d'énergie. Stressé? Fatigué? Maladie? Qui sait… Pour Mathieu, la journée est longue mais il tient le coup et continue de pédaler à son rythme. Nous arrêtons dans une station bien touristique pour regonfler nos pneus et bien sûr, nous nous faisons remarquer et nous devons raconter notre voyage et nos motivations. Un touriste ontarien va même jusqu'à nous prendre en photo comme si nous étions une attraction touristique. Pour ne pas en subir davantage, nous levons le camp et retournons à nos kilomètres. L’objectif de la journée est de se rendre à Montreal River, mais nous décidons d'arrêter un peu avant et de camper sur le bord de la route. Fabuleux! Nous avons passé la nuit sur le bord du Lac Supérieur. Une vue superbe. La plage était constituée de galets; le lac, d’une eau limpide et translucide, nous donnait des couleurs qui jouaient entre le bleu royal et le turquoise. Ce paysage fabuleux était entouré par des falaises recouvertes d'une forêt dense d'un vert opaque où l'homme n'a pas encore osé toucher avec ses machines. Nous avons donc soupé avec ce paysage devant nos yeux et avons attendu le coucher du soleil sur le lac sans rive à l’horizon : de toute beauté. De quoi réchauffer notre coeur pour les prochains jours.
116,70 km; vitesse moyenne : 17,7 km/h; maximum : 55,2km/h
Mercredi le 27 juillet 2005 jour 57
Nous avons quitté notre petit coin de paradis, traversé le simili-village et avant de descendre une grosse côte,nous nous sommes arrêté refaire le plein d'air, d'eau, et de pain (qui s’est avéré être moisi… note à nous-même : vérifier les dates de péremption à l’avenir) Nous étions prêts à faire la centaine de kilomètres qui traversent le parc provincial du Lac Supérieur, qui est le plus grand et le plus profond des Grand Lacs. Il contient autant d'eau que tous les autres réunis. Paysages époustouflants et essoufflant car la route est très inclinée. Mais voir le lac à l'infini de si haut est impressionnant. Nous avons en tout six personnes traversant en vélo, mais dans l'autre sens. Cela paraît que nous sommes à la mi-chemin. Le pneu avant de Mathieu a décidé qu'il était trop vieux et a fendu, faisant exploser le tube. Puisque Mathieu sait très bien faire ses crevaisons aux bons endroits, nous avons été obligé de réparer la crevaison sur le bord d'une plage de sable fin, sous un merveilleux soleil. Nous avons dû utiliser le pneu de secours que nous avions amené; espérons ne plus avoir de problème de pneu d'ici Thunder Bay! Nous avons fait notre 3000e km aujourd'hui. Nous sommes arrivés en début de soirée à Wawa, ville que nous attendions depuis longtemps. Cela faisait depuis 728 km exactement qu'on nous achalait de pancartes promouvant cette ville, dont une aux 20 kilomètres pour les derniers 200 km. Cette ville est plutôt une halte-routière avec une oie gigantesque comme effigie. Nous avons dormi après la ville, dans un camping sur le bord de la route.
119,27 km; vitesse moyenne: 19,9 km/h; maximum : 60,6 km/h
Jeudi le 28 juillet 2005, jour 58
Départ de ce village, disons assez spécial, pour White River. Mathieu a encore un peu de misère à trouver de l'énergie. On plante donc notre tente à l'information touristique et on y range nos vélos. White River, ça vous dit quelque chose? Winnie the Pooh vous en dit sûrement plus! Hé bien il y a un lien! Winnie est la mascotte de cette ville et l'attraction principale. Tous les commerces sont bondés de peluches et de photos de Winnie. Il y a festivals, histoires et monuments, tout, en fait. C'est que voyez-vous, Winnie the Pooh a une histoire spéciale et puisque rien de spécial ne s’est passé aujourd’hui, la voici:
Un vétérinaire originaire de Winnipeg était capitaine dans l'armée. Lui et son escadron se sont arrêtés quelques jours à White River avant d'aller rejoindre le reste de l'armée. Ce cher capitaine a vu une ourse orpheline et a décidé de l'acheter. Durant le voyage, il élève l'ourse, lui apprend quelques tours et elle devient alors la mascotte de son escadron. Il la nomme Winnie en l'honneur de sa ville natale, Winnipeg. Tout le monde l'aime et avant d'aller à la guerre, il la laisse aux bons soins du zoo de Londres où elle devient rapidement la vedette principale. À ce zoo, un enfant tombe amoureux de l'ourse et se met à en parler tout le temps à son père qui décide alors d'écrire les aventures de son garçon et Winnie. C'est ainsi que furent inventé les histoires de Winnie the Pooh qui sont maintenant des classiques de la littérature pour enfant. Voilà pourquoi White River est si fière d'afficher ses couleurs avec Winnie l'ourson.
En revenant de souper cette journée là, nous avons rencontré Beth, qui fait exactement le même voyage que nous mais en plus rapide et seule. Nous avons échangé nos aventures et nous nous sommes couchés. Elle voyage tellement léger que, pour rouler plus vite, elle a dormi dans une espèce de toile sous une table de pique-nique.
87,94 km; vitesse moyenne: 20,1 km/h; maximum: 48,1 km/h
Vendredi le 29 juillet 2005, jour 59
Journée de repos semi-désirée à l'information touristique de White River, en espérant que Mathieu se remette sur pied. C'est fou de voir comment il en reste encore à faire. La mi-chemin est un moment important d'un voyage et nous l’avons remarqué : plusieurs personnes qui vont dans l'autre sens nous ont demandé quand ils y seraient. On a fait beaucoup de chemin et il en reste encore beaucoup. Paolo Coelho a bien raison dans l'Alchimiste, nous n’avons plus notre chance de débutant (et on sait qu’on en a profité de cette chance!) et nous ne voyons pas non plus vers quoi on s'en va. La mi-chemin est un moment où il faut beaucoup de détermination et comme la mi-chemin est au beau milieu de l'Ontario, il en faut davantage!
0 km
Samedi le 30 juillet 2005, jour 60
Départ de White River pour Neys Campgroud. La journée s'annonce bien avec de bonnes montées et de bonnes descentes, bien sûr. Nos jambes, c'est que du muscle, et notre volonté, c’est de l’acier, alors amenez-vous les kilomètres, on va vous montrer qu'on n’a pas froid aux yeux. On arrive donc heureux après une bonne journée et en pleine forme. Au petit dépanneur du camping nous avons rencontré des gens de Tour du Canada. Ils campent juste en face au parc provincial de Neys. Ils sont partis le 26 juin et ils sont accompagnés d'un camion qui transporte leur matériel. Ils font en moyenne 120 km par jour et sont d'un peu partout dans le monde.
114,93 km; vitesse moyenne : 22,6 km/h; maximum : 54,8 km/h
Dimanche 31 juillet 2005, jour 61
Cela fait 2 mois que nous sommes parti aujourd'hui! Il fait beau et chaud. Beaucoup de côtes mais on les prend une à la fois et on fini par arriver dans un parc provincial sur le bord du lac Superieur.
82,57 km; vitesse moyenne : 21,5 km/h; maximum : 57,7 km/h
Lundi 1er août 2005, jour 62
Nous voilà reparti! À 13 h 30, nous sommes déjà à Nipigon (notre objectif) et pendant un bon repas chaud, nous nous disons que Thunder Bay, ce n'est pas si loin… seulement 110 km (plus nos 80 déjà accumulé, ça fait 190, ouch!)… mais nous nous disons que c'est possible. Il faut vraiment que tout soit en notre faveur. Bien que cela aurait été trop beau, nous sommes arrêtés à Dorion. Le vent s'est levé et il soufflait de l'ouest, donc en pleine poire. C'était malgré tout une bonne journée. On a remarqué que le pneu arrière de Mathieu est rendu à la fesse. Il est même déchiré par endroit et on espère qu'il va tenir le coup pour les 80 derniers kilomètres. On prend ça relaxe ce soir. Thunder Bay, nous voilà!
109,54 km; vitesse moyenne : 20,6 km/h; maximum : 65,4 km/h
Mardi 2 août 2005, jour 63
Brouillard épais, nous ne voyons pas où l'on va pour la première heure. Il se lève tranquillement, laissant paraître les collines environnantes, et c’est alors qu'il restait 63 km à faire avant Thunder Bay que le pneu de Mathieu rend l'âme. Ok no problemo, Tape Gris à la rescousse. TATATIN! Réparé. Avant d'arriver en ville, nous nous arrêtons à un monument commémoratif en l'honneur de Terry Fox. Souffrant du cancer qui lui a fait perdre une jambe, il a fait, en 1980, à l'âge de 22 ans, la distance d'un marathon chaque jour, en partant de St-John's, Terre-Neuve. Il a dû abandonner près de Thunder Bay, ravagé par la maladie, et il est mort un an plus tard. Son geste a permis de ramasser 24 millions de dollars pour la recherche sur le cancer. Assez courageux et motivant le mec, il nous a donné un coup de pied pour terminer ce qu'il n'a pas pu faire. On s'entend que c'est plus facile en vélo et avec deux jambes! Nous avons viraillé en ville pour trouver l'auberge de jeunesse, qui en fait est l'immeuble des résidences du collège. WOW!!!! Un lit, la douche et les toilettes à côté, un frigidaire et un micro-onde. Nous avons juste à placer de la nourriture là-dedans et ça chauffe tout seul! MAGIQUE!!!! Sans oublier deux lits. C'est beau la modernité! En plus, ça ne nous a pas coûté vraiment plus cher qu'un camping. On a fait des provisions pour 3 jours et on compte bien se reposer ici (et se faire une petite mise à jour de l’état de nos vélos); je pense qu’on le mérite bien après ces derniers jours.
83,55 km; vitesse moyenne: 20,3 km/h; maximum : 45.5 km/h











18/02/2010
Ontario 4 de 3 et Manitoba

ONTARIO 4 de 3 et MANITOBA
Mardi 9 aout 2005, jour 70, 3996 km, Kelowna... euh pas encore, Kenora (ON)
Les journées sont pareilles et se ressemblent ces derniers jours. Après 2 bonnes journées de repos à Thunder Bay, où nous avons changé 3 de nos 4 pneus, nous sommes repartis dans la forêt. Il n'y a plus le Lac Superieur pour égayer notre vue. Que de la forêt et des grosses collines, avec un beau vent chaud et sec qui nous assèche la gorge rapidement et nous fait comprendre que l'eau, c'est précieux. De la forêt, encore et encore, des beaux pins, noirs, verts, brûlé; mort, vivant, grand, petits... etc.
L'opération « on sacre notre camp de l'Ontario » s'est enclenchée en quatre grosses journées de respectivement 120, 125, 110 et 130 km, qui nous ont fait dormir respectivement à un camp de pêche où nous avons rencontré des Australiens et un québécois fédéraliste frustré qui a quitté le Québec en 1980 (désolé mon vieux, mais la « nation » a bien changé depuis…), une information touristique où, selon les pancartes, nous ne pouvions pas y planter notre tente (oups…) et un camping avec mini-putt inclus, ce qui nous ont finalement amené a Kenora, à peine à 70 km de la frontière Ontario-Manitoba.
C'est demain qu'on y sera!
Faits cocasses et/ou anodins :
À Thunder Bay, il a fallu faire la chasse au pneu. En effet, avec les deux groupes dont un de cent cyclistes qui avaient passé dans la ville quelques jours avant nous, il ne restait que des miettes de pneus dans les bike shop. Résultat: sur les 3 pneus qu'on a acheté, on a trois marques de pneu différentes.
Premier buffet chinois, dans un tout petit village de 1500 habitants (enfin, ici, c'est gros, parce que souvent, on croise des villages constitués de 2 maisons et un motel-restaurant, ou si c'est un plus gros village, d'un motel-restaurant-épicerie-station-service-magasin général) Nous n’avons pas vidé les réserves du restaurant, mais nous nous sommes bien remplis!
En 15 minutes, on s'est fait, à deux reprises, courir après par un chien qui devait voir nos vélos en nonosse ultime géant. C'était déjà arrivé avant, mais les chiens arrêtaient à la limite de leur terrain, mais là, ils sont venus sur la route pour tenter de manger nos mollets et ils nous ont chassé sur au moins 50 mètres. Ça court vite un chien!!! Faut pédaler!
On s'est encore fait prendre en photo, pour une deuxième fois! On dînait tranquillement à une belle halte routière et une femme du Manitoba nous a demandé si ça nous dérangeait de se faire prendre en photo. Elle ne nous avait même pas demandé où on allait avant. On est en train de se demander s'il y a des récompenses ou des points Air Miles si tu réussis à prendre des cyclotouristes en photo.
Hier, on a fait notre premier feu de camp du voyage! Ben oui, on se couche souvent avec le soleil et on se relève pas longtemps après qu'il soit levé, alors les feux, on oublie ça, mais hier, nous nous sommes dit que nous en faisions un pour souligner la fin de l'Ontario. Un ciel étoilé, malgré qu'on soit toujours en plein air, nous n’en voyons pas beaucoup, et nous avons été servi hier! Bien agréable!
Prenez soin l'un de l'autre et profiter du soleil, en tout cas, nous, on a notre dose de vitamine D!
Etienne et Mathieu
Vendredi 12 août 2005, jour 73, 4222,5 km, Winnipeg (MB)
Bon bon bon! Et oui, l'Ontario est maintenant terminé. Nous l'avons pédalé d'un bout à l'autre en 29 jours et nous sommes contents de l'avoir vu… et de l'avoir fini. Pour finir ça en beauté, l'Ontario nous a procuré un bon vent de face que nous avons du affronter encore une fois. À l'entrée du Manitoba, nous prenons quelques infos et nous quittons enfin la trans-canadienne pour se rendre à Winnipeg le lendemain. Nous nous sommes donc arrêtés à Rennie pour dormir. Le camping était splendide et en plus, leur policy laisse les cyclistes traversant le Canada camper gratuitement! Génial! Le lendemain, c'était Winnipeg la destination, et pour nous aider, comme toujours, un beau vent du sud-ouest donc partiellement de face. De plus, il nous a apporté 4 h de pluie sur les 6h30 que nous avons roulé. Cela faisait longtemps que nous avions eu de la pluie, nous pouvions bien l'accepter. Winnipeg est une belle ville, inondée de statue d'ours polaires peinturés de toutes les couleurs, sûrement pour un événement quelconque. De plus, dans son centre-ville, il est possible de faire tous les centres d'achat sans aller à l'extérieur grâce à des sous-terrain et des passerelles. Nous dormons deux nuits à l'auberge de jeunesse et avons dû, le lendemain de notre arrivée, accomplir tout ce que l'on devait faire: développer et expédier les photos, aller au bike shop, au MEC pour remplacer le multi-tool brisé (par trop d'utilisation, peut-être) et bien d'autres... De belles dépenses... En tout cas, demain, samedi, on quitte Winnipeg et on espère quitter le Manitoba d'ici 3-4 jours, pas mal plus vite que l'Ontario. Alors sur ce, salut!
Mathieu et Etienne




23/02/2010
Saskatchewan

SASKATCHEWAN
Octobre 2005 – 1606 kilomètres plus loin
Nous sommes entrés au Manitoba près d'un mois après être entrés en Ontario.Nous savions que le gros du voyage était fait et que les Prairies nous attendaient pour les prochains jours. Le Manitoba a donc été gentiment surnommé "la province salvatrice de l'Ontario", et nous avons eu plaisir à découvrir les petites communautés agricoles des Prairies et leurs capitales. On nous avait prévenu que le vent pouvait être assez terrible ici, et en effet, notre ami n'était pas vraiment prévisible. Il fallait négocier avec lui chaque matin, au sortir de la tente alors que le soleil commençait à éclairer les brins de blé, pour savoir comment allait aller la journée. 60, ou 200 kilomètres? Tout dépend du vent! Plus de montagnes ici, ce n'est plus un facteur de difficulté, c'est tellement plat et sans arbre que c'est à cet endroit que l'on est sûr que la Terre est vraiment ronde par la ligne d’horizon. Enfin, nous sommes sorti du Manitoba avec un premier signe de bonne volonté du vent qui nous soufflait dans le dos et nous voila déjà en Saskatchewan. Cette province fut hôte de plusieurs surprises. D'abord, notre plus grosse, longue et rapide journée avant d'arriver à Régina ; il y a eu Régina, où nous avons fait de très belles rencontres et finalement, il y a eu cette énorme tempête qui nous a secoué alors que nous étions déjà à la fin de la province. La Saskatchewan, pour nous, évoquait un grand champ plat infini. En effet, il y a des champs à perte de vue, mais ceux-ci voguent sur des houles de terre qui vallonnent à n'en plus finir. La solitude des grands espaces est venue nous chercher, et c'est finalement poussé et/ou repoussé par un vent un peu et/ou beaucoup fou que nous nous sommes retrouvés en Alberta, détrempés.
Du journal de bord :
@ 13 août : La réparation tardive du vélo nous a convaincu de rester une journée de plus.
@ 14 août : Petite journée, grand vent. Pourquoi se presser quand tu as un minimum de 25 km/h de vent dans la face? Arrêtons-nous sur le bord du chemin. Mathieu a craché sur Etienne, aidé par le vent. On a acheté du pain rassi.
@ 15 août : Discussion avec un farmer.
@ 18 août : Journée de douceur pour les fesses et les cuisses. Repos et pique-nique avec Tabitha et lumberjack, grosse pizza à 4 et film d’horreur. Ah, Régina, je t’aime.
jeudi 18 aout, jour 79, 4829 km, Regina (SK)
Bonjour!
Nous sommes restés une journée supplémentaire à Winnipeg car le vélo de Mathieu n'était pas prêt avant 14h. Cela a valu la peine, car en soirée, nous avons eu droit à une belle discussion interculturelle autour d'une table composée d’un anglais, une anglaise, une allemande, une japonaise, un français, un nigérien, un canadien... et deux québécois!
Après cette excellente soirée, nous avons pris la route le lendemain, mais le vent était tellement fort que, après 60 kilomètres, nous nous sommes trouvé un beau coin près de la voie ferrée (qui suit la petite route secondaire que nous empruntons et n'avons vu aucun train passer depuis) pour planter notre tente et profiter de cette grande solitude. Il est quand même impressionnant de voir, en sortant de la tente au petit matin, l'horizon qui n'en fini plus, le soleil qui se lève doucement, faisant varier les couleurs des nuages et éclairant fragilement les grandes étendues cultivées, entrecoupées par des mottes d'arbres où se cache une maison, son pick-up et son tracteur. Personne ne nous a dérangé cette soirée-là, et nous avons retenté l'expérience le lendemain, 110 km plus loin. Cette fois-ci, un peu moins rustique, sur un beau gazon frais coupé à côté d'un monument soulignant le fait qu'il y avait une école ici autrefois. Cette fois-ci, un fermier est venu nous jaser, bien content d'avoir des outsiders avec qui faire la conversation. Nous en avons appris beaucoup sur l'environnement et le mode de vie des gens d'ici, des petites fermes immenses qui doivent se battre contre les géants de ce monde, du fait que les gens ici ne se pressent pas avec la vie, etc. Les vaches d'à côté nous ont rendu visite, très près de nous, intriguées par notre souper et voulant savoir ce qui se tramait ici.
Après une nuit fraîche et dispose, un autre décor infini, teinté orange par le soleil, mais oh! surprise, l'image est fixée, immobile. Le vent a disparu! Vite, nous remballons tout et nous profitons de ce temps pour s'avancer un peu. Le temps est nuageux, les champs se succèdent et tout d'un coup, le soleil se pointe le bout du nez. En même temps, des centaines de papillons blancs sortent du sol, comme s’ils ne fonctionnaient qu’à l’énergie solaire. À notre gauche, une plantation de tournesol, orientée vers ce nouveau soleil, un champ de blé derrière, et une grande lignée de wagons arrêtés sur la voie ferrée. Notre vitesse passe de 22 à 30 km/h, nous essayons de nous faufiler à travers tous ces papillons, mais nous ne pouvons éviter les inévitables collisions. Le décor est majestueux, nous nous demandions si nous ne marchions pas, nous aussi, à l'énergie solaire.
On a remarqué plus tard que le vent soufflait dans notre dos. C'était plutôt ça.
Et nous voilà qui flotte sur la route, poussé par ce cher vent d'est apparu miraculeusement. À peine quelques centaines de mètres avant d'arriver dans une petite ville nommée affectueusement Souris, Etienne entend un gros « toc » et le vélo a de la difficulté à avancer. La fixation du porte-bagage s’est plantée dans les pignons de l’engrenage arrière.
« Faut la vérifier cette vis-là » que Mathieu me dit. Bien évidemment, tout le monde sait ça.
On enlève donc tous les bagages et on regarde. Ce n'est pas le porte-bagage qui a lâché mais ce qui le tient, le petit œillet directement sur le vélo. Notre petit multi-tool ne voulant pas enlever la vis, on a donc tout fixé avec du tape gris (auquel nous commençons à être très dépendant), et on s'est rendu dans un garage trouver un tournevis gigantesque pour régler la situation. Par chance, il y avait une autre place pour fixer le porte-bagage, et après une bonne heure à ne pas profiter du vent de dos, nous revoilà parti avec en tête d'entrer en Saskatchewan. On change d'heure en entrant, alors cela nous permettra de rouler une heure de plus, finissant la journée en brisant le record de distance et de vitesse, avec 185 km à 25,8 km/h. Nous nous permettons un camping ce soir-là, le premier, depuis Winnipeg. On méritait bien une douche. Mais quel désappointement d'apprendre que tout le village de Redvers était privé d’eau dû à un bris d'aqueduc. Pas de douche... faudra s'y faire.
Nous avons très vite oublié le lendemain que notre hygiène ne respectait pas les normes ISO 9001 en sentant le très froid mais très puissant vent d'est qui nous a poussé toute la journée... ou presque. Quelle sensation nous avons en maintenant une vitesse tournant autour de 35 km/h pendant des heures, à traverser des champs beaucoup plus grand et désert qu'au Manitoba, sur une route où une voiture passe aux 5 minutes sinon plus! Ce n'est vraiment pas le même genre de voyage quand nous avons le vent dans le dos!
Après avoir traversé un nuage de bébé mouches qui sont sorti de nul part et qui se sont collées partout sur notre devanture vers 18h, alors que le ciel devenait gris et que le vent ne nous aidait plus, et après avoir traversé un énorme nuage de poussière qu'un tracteur créait dans un champ, nous voilà à Regina, à l'auberge de jeunesse, dans la douche.
Nos beaux records de la veille ont été rebattus, nous avons aussi battu l'ancien record de durée datant du Nouveau-Brunswick, faisant 244 km en 8h26min à 28,9 km/h.
Vive l'eau... et le savon.
Etienne et Mathieu







01/03/2010
Alberta

ALBERTA
Octobre 2005 – 1054 kilomètres plus loin
L'Alberta a été une première fin de voyage lorsque nous avons atteint Calgary. C'est à partir de ce point que nous avons pris le temps de s'arrêter plus longtemps/plus souvent. Nous avons passé 15 jours en Alberta, mais nous en avons pédalé que 6, le reste du temps étant passé chez Stephen et Dawn en banlieue de Calgary et à Banff. C'est ici que nous avons été charmé par les Rocheuses, paysage grandiose que nous avions hâte d'admirer depuis le début du voyage. Nous avons changé d'élément assez rapidement, passant des vastes plaines aux hautes montagnes aux pics enneigés, et nous en avons profité pour explorer ce territoire nouveau, tout en prenant le temps de fêter un brin... hé bien... plusieurs brins.
lundi 29 août 2005, jour 90, 5585 km, Okotoks (près de Calgary) (AB)
Voilà nos extraits de journal des derniers jours…
20 août
Nous sommes encore à Regina, mais cette fois-ci chez un ami que nous avons rencontré au Québec, qui traversait le Canada dans l'autre sens. Il nous a gentiment accueilli chez lui, et nous a fait visiter la ville avec ses amis et la jolie Laura. On a même joué au golf, un baptême pour Etienne qui a fait un birdie. Mais toute bonne chose a une fin, il faut reprendre la route... un long bout avant Calgary!
22 août
Ce n'est qu'en parcourant au gré du temps les plaines que l'on peut débuter à les comprendre, ces grandes étendues de terres où rien ne semble pouvoir les contrôler, malgré le dévouement acharné des cultivateurs. Une vaste région où l'homme n'a su que les utiliser sans les dompter. C'est avec elles que l'on apprend le silence et le temps. Chaque seconde se fait sentir ici. Les quelques personnes qui y vivent ont depuis longtemps appris à les respecter. Ils vivent à leur dépend et savent que chaque année, chaque jour, chaque seconde de leur existence est lié aux humeurs de cette mer de terre. Un océan terrestre qui n'a qu'un seul ami et égal: le vent. En ces lieux, on peut ressentir la solitude, le vide, l'infime que l'on est. Ici, il est aisé d'y perdre son chemin, ses humeurs, ses frustrations. Ici, on peut enfin se regarder et se découvrir, se parler et se comprendre, se haïr et s'aimer. Devenir. Ici, tout a une place, tout ne fait qu'un, sinon tout est rien. Le temps est inscrit en millénaire sur chaque dune, sur chaque roche. L'homme n'y est rien, une force immense se dégage des terres et du vent. Les plaines nous tolèrent et on les remercie. On comprend que l'homme, avec ses villes et ses maisons, n'a su que se cacher, s'isoler des forces, des puissances qui le dominent. L'homme a encore beaucoup à apprendre de la terre, et pourtant on agit comme si elle nous était destinée et soumise. Ici, l'homme n'a su que faire semblant d'y être roi. Car bien qu'ils acceptent cette fausse gloire, le vent et la terre y sont bel et bien souverain. Nous ne faisons que traverser et pourtant le savoir qui s'y trouve y est infini. C'est en voyant ces grands espaces comme la Saskatchewan que l’on peut comprendre ce qu'il y a à apprendre du désert, des océans et du vent. Leurs vécus et leurs sagesses nous englobent.
23 août
La Saskatchewan tirait à sa fin. Nous vagabondions sur ses petites collines désertes. Nous en avons profité un peu pour courir dans les champs de blés. Il ne restait qu’un dernier tronçon désert de 40 kilomètres entre l'information touristique de la Saskatchewan et les limites de l'Alberta. Le vent nous était si favorable, nous ne savions pas trop si nous devions continuer et prendre la route ou rester au camping tout près en voyant au loin l'immense rassemblement de nuages.
Finalement, on continue.
Des éclairs rejoignaient le sol au loin : plus nous pédalions, plus nous savions que nous allions rejoindre cet orage. Derrière nous, un beau ciel bleu; à gauche, de petits nuages blancs inoffensifs et à droite, du orange brillant sortant des nuages gris.
On voit partout ici... et loin.
Devant, des nuages si bas qu'on pourrait presque les toucher. Au loin, le mur de pluie; nous avions beau pédaler depuis un bon bout, nous ne l’atteignions pas.
On voit tellement loin.
Et nous y voilà, le vent de dos qui nous poussait à 35 km/h, air aspiré par l'orage, change de direction à l'ouest, puis au nord, dès qu’une grosse pluie s'abat sur nous. Nous n'y voyons plus rien, les voitures s'arrêtent sur l'accotement, nous reculons jusqu'à une, nous plaçons nos vélos derrière et entrons nous y réfugier, merci au conducteur. Deux minutes plus tard, la grêle se met à tomber. Après plusieurs minutes à entendre le vacarme de ces noix de glace tomber sur le toit de la voiture, balancée par le vent latéral, nous revoilà sur la route, après quelques minutes à se crier à travers le vent ce que nous pourrions bien faire pour se sortir de la situation. Il faut bien prendre une décision. Quelques gouttes tombaient seulement, il y avait un ciel indescriptible, le vent venant d'ailleurs, aspiré par un autre orage lointain qui nous a aspergé quelques minutes avant d'arriver à Walsh, premier village albertain.
Vite, vite, rouler à toute vitesse pour éviter l'averse, on la voit venir par le champ de blé à deux couleurs : blé mouillé et blé sec, blé mouillé fini par couvrir le paysage et l'emporte.
Rien à Walsh, on ne veut pas de nous ici, la femme du magasin général/camping ne veut pas nous laisser dormir ici, sous prétexte que l’on se ferait foudroyer sous un arbre, pas d’hôtel, personne au magasin général ne veut nous héberger et on nous regarde comme si nous étions des extra-terrestres. Il est 18 h, nous attendons la fin de l'averse pour nous rendre à Irvine, 15 km plus loin, dans des vents extrêmes, et plus d'une heure plus tard, nous voilà dans un motel miteux mais si réconfortant, au sec, à prendre notre shooter de la Saskatchewan.
25 août
Deux journées de vents extrêmes, la première avec une désagréable pluie froide. Il faut prendre notre temps, mais nous avons hâte de voir Stephen et les Rockies, alors on persévère.
26 août
Comme il est rendu de coutume de sprinter avant d'arriver dans les grandes villes, nous voilà à Calgary en 171 km. Les montagnes nous sont apparues au loin, bien au loin, à 105 km de Calgary. Nous y voilà... enfin, presque!
On dort, on mange, on boit à Okotoks, 20 kilomètres au sud de Calgary, chez Stephen, le trucker qui nous a transporté à Terre-Neuve pour se rendre au bateau. C'est la belle vie!
29 août
Nous sommes vraiment gâtés par Stephen et sa femme. Leur but est de nous nourrir assez pour traverser ces montagnes. On va être prêt! À partir de maintenant, c'est le mode relax et tranquillos qui commence, nous allons nous déplacer beaucoup moins rapidement et profiter des montagnes. Il y aura probablement plus de jours où nous ne pédalerons pas que le contraire dans les prochaines semaines... il ne faut pas arriver trop vite à Victoria!
mardi 6 septembre, jour 98, 5758 km, Banff (AB)
Bien oui, depuis le 27 août, pendant ces 11 jours, nous n’avons fait que 173 km. Nous avons pris notre temps et avons joué les touristes. Nous sommes tout d'abord restés 2 journées supplémentaires chez Stephen afin de continuer ces journées remplies de confort et de repos… et d’alcool. Ensuite, nous avons repris la route vers Banff et avec l’effort de redevenir cycliste et de traverser cette ville si… car-friendly que nous nous y sommes rendus en 2 jours. Rendu à Banff, nous avons profité de ce qui s'offrait à nous. Lit, cuisine, amis, paysages, montagnes, hot spring, épicerie et vacances. Nous avons donc pris cela de façon détendue et reposante, ce qui signifie que nous avons travaillé 4 jours à raison de 4 heures par jour pour avoir une nuit gratuite à chaque soir, ce qui diminuait grandement nos dépenses. Sur ces 4 jours, nous avons monté le mont Sulphur, qui est une des plus hautes montagnes autour de Banff et pour redescendre, nous avons pris la gondola pour admirer d'un autre point de vue la ville qui se trouvait en dessous de nous. Rendu à la base, nous nous sommes dirigés vers les hot springs pour y apprécier une piscine-spa et relaxer nos muscles qui ont bien travaillé. Nous avons aussi visité cette charmante ville et nous avons fait quelques connaissances en fêtant à l'auberge. Puisque nous n'avons pu nous rendre à Jasper en tour d'autobus car tout était réservé pour la semaine, notre prix de consolation a été une randonnée guidée du Lac Louise, Lac Moraine et montée jusqu'au col de Sentinel Pass. Pas à plaindre. Une journée remplie de panoramas extraordinaires, d'eaux d'un bleu et d'un vert dignes de dessins animés et une impression que nous sommes bien petits dans ce monde. Toutes ces journées se sont finies avec une bonne bière entre amis à bavarder et à se coucher tard. Maintenant que nous avons pu faire un peu la connaissance de Banff et Lac Louise, nous repartons pour ne s'arrêter que dans la vallée de l'Okanagan
À la prochaine!
Mathieu et Etienne
Meilleur souvenir Mathieu : L’entrée dans les Rocheuses : par une journée claire et belle, on sous-estime souvent la portée de notre vision. Bien que les rocheuses étaient visible depuis 2 jours, on se demandait quand nous allions pénétrer dans ce mur de roches, qui semble se dresser comme un rempart qui protège de tout. Nous avons pu voir la jolie faille que nous allions prendre, l'entrée fut grandiose car à ce moment tout est petit. Les voyageurs du temps ont eu beaucoup d'audace de s'aventurer dans cette forteresse naturelle.
Meilleur souvenir Etienne : Avec du recul, un moment mémorable : tout d’abord, le vent si puissant qui nous a ramené vers une voiture dans la tempête, sans pédaler, et ensuite, les 2 minutes à s’engueuler avec Mathieu pour arriver à s’entendre comment on continuait la route alors que le vent nous sifflait aux oreilles.


















08/03/2010
Colombie-Britannique 1 de 2

COLOMBIE-BRITANNIQUE 1 de 2
Octobre 2005 – À destination
Il fallait tout de même se rendre jusqu'à Victoria! Nous avons chevauché le Kicking Horse Pass et nous sommes descendu, descendu et descendu, mais pas pour toujours malheureusement : il a fallu remonter et redescendre et remonter et redescendre plusieurs fois dans un décor grandiose; une routine que nous avons eu tout au long de la Colombie-Britannique. Il a aussi fallu négocier avec la pluie et les risques de neige en altitude. Mais nous nous sentions près du but et plutôt que de nous dépêcher à nous y rendre, nous prenions le temps de profiter de chaque instant. Nous avons même décidé de faire comme chaque bon québécois qui passe par là et s'arrêter cueillir des fruits. À chaque dizaine de kilomètres franchie, nous pouvions nous attendre à voir un paysage différent. La Colombie-Britannique est tout simplement extraordinaire à découvrir. Maintenant installés à Vancouver, c'est les milliers de facettes sociales, culturelles et urbaines que nous allons découvrir lors des deux prochains mois. Let's rock VanCity!
samedi 10 septembre, jour 102, Golden (BC), 5908km... prisonniers des glaces
Wouhou, nous sommes entrés en Colombie-Britannique lors de notre 100e jour de voyage. La limite Alberta - Colombie-Britannique est sur la ligne de partage des eaux de l'Arctique et du Pacifique. Donc, à partir du Kicking Horse Pass, à 1600 mètres d'altitude, où nous étions, nous avons descendu jusqu'à Golden, 75 km plus loin, à une altitude de 700 mètres. La vue était superbe, nous descendions le long de la vallée profonde de la rivière Kicking Horse, mais nous n’avions pas le temps d'apprécier le décor ; il fallait rester concentré sur la route car il n'y avait pas beaucoup d'accotements et ils n'étaient pas en très bon état, mais bon, nous sommes enfin arrivés à Golden alors qu'une petite pluie commençait. Comme la pluie devait tomber le lendemain aussi, nous avons laissé tomber le camping et déniché une toute nouvelle auberge de jeunesse, tellement brand new qu'elle n'était pas dans nos guides. Au moins, nous sommes à l'abri du froid et de la pluie et nous ne pédalerons pas le lendemain. Vendredi, la pluie prenait de la vigueur et à la télévision, il y avait des avertissements de pluie abondante... et de neige en altitude (10 à 15 cm). Pour sortir d'ici, nous devons monter le Roger Pass, à 1300 m d'altitude et ensuite, nous ne sommes plus très loin de la vallée de l'Okanagan. Avec les prévisions pour samedi d'un maximum de 8 degré pour Golden et de la pluie abondante, on pouvait deviner ce qu'il ferait là-haut!
Nous nous sommes réveillés ce matin, et tous les sommets qui entouraient ce petit village étaient recouverts de neige. Pas question de bouger encore. Un cycliste est arrivé à l'auberge. C'est un ontarien qui est parti de Gaspé en début de juillet et qui se rend à Victoria lui aussi. Il était donc derrière nous pendant tout ce temps et il nous a rattrapés avant-hier. Lui aussi prisonnier des montagnes, il va partir et rester avec nous un petit bout, au moins jusqu'à la vallée de l'Okanagan.
À la prochaine!
Etienne et Mathieu... surrounded by the snow devil
Samedi 17 septembre, jour 109, Westbank (BC) 6288 km
Cela faisait longtemps que nous avions vu du vert. Pas le vert morbide du nord de l'Ontario, ni du jaune blé sec des Prairies. Pas le vert foncé des conifères des Rocheuses ni le vert turquoise des lacs de là-haut. Un vrai vert. Un vert vivant, un vert vif, un vert vigoureux, un vert vivifiant, un vert vert…
On est dans la vallée!
Le beau temps est revenu et on s'est trouvé un champ pour travailler.
Nous cherchions désespérément.
L'information touristique de Vernon ne pouvait pas nous aider et nous a envoyé à l'information touristique de Oyama.
L'information touristique de Oyama ne pouvait pas nous aider et nous a envoyé à la Chambre de Commerce de Winfield.
La chambre de commerce de Winfield ne pouvait pas nous aider et nous a envoyé au bureau des sans-emploi de Winfield. Nous n’avons pas trouvé le bureau des sans-emploi à Winfield.
Et on recommence!
Allons à Kelowna.
L'information touristique de Kelowna ne pouvait pas nous aider et nous a envoyé au Kelowna Friendship pour les emplois saisonniers.
Et ils ont pu nous aider!
Nous avons trouvé dans ce centre de ressources un champ à 10 km au sud de Kelowna et nous risquons maintenant nos vies à monter dans des échelles pour cueillir les pommes que vous aller manger dans quelques temps.
Nous ne savons pas encore combien de temps nous resterons ici, mais sûrement pas plus de deux semaines, il faut bien la finir, cette traversée là! En fait, il nous reste que 6 jours de vélos à faire et nous sommes rendus. Vive la Colombie-Britannique!
Etienne et Mathieu
hep on the road again, samedi 24 septembre, jour 117, 6336 km, Penticton (BC)
hello everyone
Des news?
Hé bien pour l'instant nous somme arrêtés à Penticton. Belle petite ville au sud de Kelowna où nous passerons aussi la journée de dimanche. Lundi, nous serons sur la route en direction de Princeton, puis Hope, puis Mission, puis Vancouver, puis Victoria. Un gros total de 5 jours de vélos. Il n'en reste plus long maintenant.
Les derniers jours furent simples. Cueillette de pommes du lever au coucher du soleil avec comme seul repos le midi et le souper. Bien sûr, ce fut plaisant et nous avons quitté le verger samedi. Un gros 9 jours de pommes et nous voilà sur la route. Nous créchons dans une auberge de jeunesse et après une bonne journée de visite et de lavage (grandement nécessaire), nous finirons notre aventure dans le temps de le dire.
Les derniers jours et les prochains se résument à ceci.
On vous redonne des nouvelles et souhaitez nous bonne chance!
À la prochaine!
Mathieu et Etienne












15/03/2010
Colombie-Britannique 2 de 2

COLOMBIE-BRITANNIQUE 1 de 2
Du journal de bord :
@ 8 septembre : Ça descend, mais c’est dangereux, le paysage est à couper le souffle, mais on doit toujours regarder la route.
@ 9 septembre : Roger Pass sous la neige? Pas question! Nous restons, écoutons des films, mangeons et restons vedgeux.
@ 12 septembre : Billard. Film. Dards. … Pluie … Pis on était ben fatigué.
@ 13 septembre : Grosse belle journée. On est dans la vallée. On compte les jours de vélos qui nous restent sur nos mains. Mais avant, la cueillette de fruits!
@ 19 septembre : 6 bin de Macintosh = 99$
@ 26 septembre : On traverse des montagnes désertes, le décor est très changeant ici. Ça faisait longtemps qu’on avait eu une journée comme ça. Arrêt dans un camping avec des arbres, on se couche à 19h30 car il fait noir et que nos lampes de poches ne fonctionne plus.
@ 27 septembre : Mathieu a décidé de se lâcher lousse dans les flats. On a revu notre ami suisse qui fait du pouce plus lentement que nous.
mardi 4 octobre, jour ?, ? km, ? (BC)
Voilà, c'est fait
It's finish
Finito
Ça y est
It's done
On a vaincu
It's the end
Victory
We made it
Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu
We're there
On est à Victoria
Victoria = Victoire
We've succeeded
Vlan les kilometres
We've crossed the Canada
On a crossé le Canada
It's accomplished
THE END
LA FIN
The bike challenge is over
Terminus
Game over
Voila, c'est dit
C'est ça.
On vous revient demain.
Jour 126, 6878.3 km, Victoria (BC)
Un petit retour en arrière de quelques jours
Nos derniers jours de vélos sont un bon résumé des toutes les mésaventures que nous avons eu tout au long de ce voyage. Depuis notre départ de Penticton, nous avons connu de tout: des montagnes en quantité industrielle, du bon vent, de la pluie, et des crevaisons. Hé oui, Mathieu ne voulait pas se laisser battre si facilement dans la compétition pour celui qui en fera le plus... il en a fait cinq dans les derniers jours. Score final? À voir dans un email de statistiques qui viendra dans quelques temps.
Après la dernière montée du Allison Pass, (1352 mètres d'altitude) et notre arrivée à Hope, quelques 65 kilomètres plus loin (à 60 mètres d'altitude, quelle descente!), nous nous disions que suivre la vallée de la rivière Fraser jusqu'à Vancouver allait se faire les doigts dans le nez. Eh bien non, nous avons décidé de nous précipiter jusqu’à Vancouver en un jour au lieu de deux car plusieurs personnes nous on dit que "la pluie commencerait ce soir". Après leur avoir demandé naïvement quand elle allait finir, on nous a répondu : "probablement en avril"...
Au programme, une belle côte à 11%, du jamais vu, et une crevaison (surprise!)
Il ne nous restait plus de tube...
Il ne nous restait qu’une rustine pour la réparer...
Il ne faut vraiment pas manquer notre coup...
La pluie "commençait"...
Il nous restait encore 50 km...
Réparation cruciale...
et réussie, ouf!
Nous revoilà sur la route, et on arrive à Vancouver dans la noirceur, détrempé jusqu'aux os, dans une auberge de jeunesse car on ne peut nous donner une chambre pour un mois à l'endroit ou nous voulons rester (qui nous avait été recommandé lors d’une rencontre dans les champs de pommes). On nous a dit d’y revenir vendredi. On profite de notre jeudi pour explorer la ville sous la pluie, et vendredi matin, alors que ce serait une journée idéale pour se rendre à Victoria, on nous dit de revenir lundi... Attente, attente et attente. Après 5 jours à Vancouver, nous avons notre chambre et nous partons pour Victoria en ce mardi matinal, sans pluie (!), une journée qui s'annonce parfaite, à traverser le détroit en bateau et profiter d'une route panoramique sur l'île de Vancouver.
Nous avons tout d’abord commencé par maquer notre bateau de 5 minutes.
Nous prenons l'autre 2 heures plus tard, sans compter qu’il est arrivé 25 minutes en retard, et nous voilà sur l'île a 12h30, 120 km à faire et nous n’avions pas encore diné. Nous partons, et 80 km plus loin, nous cherchons toujours le panorama... enfin, après une crevaison de Mathieu, nous voilà dans une dernière petite bonne montée avec des miettes de panorama caché par des murets de bétons, suivie d'une belle descente jusqu'à Victoria. Nous sommes arrivés, après 4 mois et 4 jours, au bout de la route. Nous sommes arrivés dans la pénombre du crépuscule, et nous nous sommes arrêtés au "Mile 0". Etienne débarque de son vélo en grande joie et un « keshling » se fait entendre. Qu'a-t-il fait? Il a pété sa pédale... quoi de mieux pour terminer sur une bonne note? Enfin, nous sommes arrivés, heureux, devant une bonne bière et un nachos gigantesque.
Ce soir, nous allons boire à la sante du Canada. Un Canada en dix shooter, un pour se remémorer chaque province. Notre Canada.
D'autres mots plus tard.
Etienne et Mathieu








23/03/2010
Statistiques et signalisations douteuses
C'est toute une aventure que nous avons accomplie. C'est maintenant terminé de se déplacer de ville en ville mais cela nous a probablement donné la bougeotte et le goût de la découverte pour les prochaines années... en espérant, pour le restant de nos vies.
Statistiques officielles ou carrément stupides
D'abord, une petite légende d’abréviations pour bien tout comprendre:
Symboles des provinces
NF - Terre-Neuve (Newfoundland)
NS - Nouvelle-Écosse (Nova Scotia)
PE - Île-du-Prince-Édouard
NB - Nouveau-Brunswick
QC – Québec
ON – Ontario
MB – Manitoba
SK – Saskatchewan
AB – Alberta
BC - Colombie-Britannique
Nombre de jours de voyage: 126
Nombre de jours pédalés: 72
Nombre de jours non-pédalés (ne dit pas nécessairement repos complet!): 54 (donc 5 dans la région de Quebec, 5 à Calgary, 4 à Banff, 9 dans le verger à Westbank et 5 à Vancouver)
Nombre de kilomètres total: 6878,3 km
Notre objectif au départ était de faire 75 kilomètres par jour, et ce, 3 jours de suite, suivi d'une journée sans vélo. Donc cela donnait une moyenne de 56,2 kilomètres par jour et un rapport de 3 jours de vélo pour 4 jours en tout (3/4)
Dans la réalité:
Nous avons pédalé plus, mais nous nous somme arrêtés plus souvent:
Moyenne de 95,5 km par jour de vélo
Mais une moyenne de 54,6 km par jour total de voyage
Donc on a eu un rapport de 4 jours de vélo pour 7 jours en tout, soit 2,286/4
LA PLUIE
Du beau temps en général, seulement 26 jours de pluie, dont 9 en Colombie-Britannique, et seulement 13 alors que nous pédalions (disons que nous l'évitions un peu la pluie, et que quand il pleuvait toute la journée, on restait sur place!)
Top 3 des pluies
3. En sortant du bateau à l'Île-du-Prince-Édouard
2. Les derniers kilomètres avant d'arriver à Vancouver
1. Orage entre la Saskatchewan et l'Alberta
TOP 10 Distance
10. j. 105 Revelstoke--Vernon (BC) 145,09 km
9. j 19 Moncton--Miramichi (NB) 146,07 km
8 j 103 Golden--Revelstoke (BC) 151,11 km
7. j 120 Hope--Vancouver (BC) 151,27 km
5. j 39 St-Canut--Ottawa (QC-ON) 153,19 km
5. j 82 Régina--Chaplin (SK) 153,19 km
4. j 87 Brooks--Okotoks (AB) 171,16 km
3. j 77 Glenboro--Redvers (MB-SK) 184,71 km
2. j 84 Swift Current--Irvine (SK-AB) 188,98 km
1. J 78 REDVERS--REGINA (SK) 243.61 km
Récompense après une très grosse journée: un nachos avec une bière
TOP 10 Durée
10. j 49 North Bay--Sudbury (ON) 6 h 51 min 09 sec
9. j 86 Medecine Hat--Brooks (AB) 6 h 52 min 19 sec
8. j 119 Princeton--Hope (BC) 6 h 54 min 52 sec
7. j 9 Ben Eoin--Havre Boucher (NS) 6 h 56 min 57 sec
6. j 77 Glenboro--Redvers (MB-SK) 7 h 09 min 49 sec
5. j 120 Hope--Vancouver (BC) 7 h 26 min 01 sec
4. j 84 Swift Current--Irvine (SK-AB) 7 h 31 min 20 sec
3. j 19 Moncton--Miramichi (NB) 7 h 40 min 20 sec
2. j 87 Brooks--Okotoks (AB) 8 h 07 min 24 sec
1. J 78 REDVERS--REGINA (SK) 8 H 25 MIN 43 SEC
Les chansons les plus marquantes du voyage :
Sans qu'on le veuille, des chansons bonnes (ou pas) viennent nous hanter alors qu'on passe des heures à pédaler. Voici ceux qui nous ont collé dans la tête pendant des jours, sans qu'on le veuille nécessairement, en ordre d'apparition.
It's raining men Halleluia (on ne sait plus trop de qui) (NF-NS)
La toune du tour du monde en 80 jours (PE-NB-QC)
Incomplete (des Backstreet boys) (NB-QC)
How could this happen to me (Simple Plan) (QC-ON)
Be yourself (AudioSlave) (ON-MB-SK-AB)
Je l'aime à mourir (Francis Cabrel) (BC)
TOP 10 Vitesse
10. j 36 St-Romuald--Champlain (QC) 23,6 km/h
8. j 116 Westbank--Penticton (BC) 23,9 km/h
8. j 38 Berthierville--St-Canut (QC) 23,9 km/h
7. j 4 Dunville--Whitbourne (NF) 24,6 km/h
5. j 37 Champlain--Berthierville (QC) 25,1 km/h
5. j 84 Swift Current--Irvine (SK-AB) 25,1 km/h
4. j 30 St-Eugene--St-Michel (QC) 25,3 km/h
3. j 82 Regina--Chaplin (SK) 25,5 km/h
2. j 77 Glenboro--Redvers (MB-SK) 25,8 km/h
1. J 78 REDVERS--REGINA (SK) 28.9 km/h
Province la plus rapide: Saskatchewan
Province la plus longue: Ontario
Province la plus courte: Ile du Prince-Edouard
Province la plus pluvieuse: Colombie-Britannique
Province la plus « crevaisante »: Colombie-Britannique, suivi du Nouveau-Brunswick
Province avec les plus beaux accotements: Alberta
Province avec les plus mauvais accotements: Ontario
Province avec des beaux accotements, mais avec pleins de cochonneries dessus: Colombie-Britannique
LES CREVAISONS
Mathieu sur sa roue avant : 7 (1NB; 2ON; 4BC)
Etienne sur sa roue avant : 2 (1NB; 1AB)
Mathieu sur sa roue arrière : 2 (1ON; 1BC)
Etienne sur sa roue arrière: 13 (2NS; 4NB; 1QC; 3ON; 3BC)
Total Mathieu: 9
Total Etienne: 15
Total total: 24
Sans compter 8 autres problèmes de vélo tels que chaîne qui tord, collision ou pédale qui brise au dernier kilomètre!
Mathieu est tombé 3 fois de son vélo
On s'est fait prendre 3 fois en photo par des inconnus
OÙ NOUS AVONS DORMI
Après les nuits dans des résidences universitaires à St.John's NF, nous avons dormi, sur les 125 nuits:
39 fois en camping
11 fois dans un motel/hotel
34 fois en auberge de jeunesse
10 fois chez des amis ou parenté au Québec
10 fois chez des amis rencontrés en voyage
5 fois au beau milieu de nulle part
4 fois sur le terrain d'une information touristique
1 fois sur un bateau
10 fois dans un verger
1 fois dans notre appartement de Vancouver
Nous avons dormi dans la tente 59 fois
Top 3 des meilleurs campings :
1. North Bay (ON): Avec sa belle grosse piscine et l'épicerie gigantesque juste à côté, excellente pour les trip bouffe
2. Thessalon (ON): Avec sa plage de sable fin aux abords du lac Huron
3. Rennie (MB): Car ils nous ont traités aux petits oignons: ils ne nous ont rien chargés et donné des films à écouter dans leur gigantesque salle de divertissement
GASTRONOMIE
Nos sardines préférées : à la moutarde
Nos sardines détestées : à la sauce jerk
Pain préféré : tournesol et lin
Pain détesté: 60% blé entier avec des bouts bleu moisi... toujours vérifer la date de péremption!
Barre tendre préférée: Quaker Chewy Trail Mix
Conserve préférée: thon
Conserve détestée: poulet... à vomir
La joke la plus poche du voyage :
Dire en anglais a un auto-stoppeur (hitch-hicker) sur le bord de la route : "Desolé, on ne peut pas t'embarquer, on est plein"
Autre running gag poche: " J'pars pus "
Classement des plus jolies demoiselles (purement non scientifique et avec une très grande marge d'erreur et possibilité fréquente d'exception)
1 QC
2 NB
3 AB
4 BC
5 SK
6 MB
7 PE
8 NS
9 ON
10 NF
Notre cuissard préféré: notre shugoi (nous n’avons pas mis souvent l'autre)
Nuit détestée : À Terre-Neuve, alors que ça faisait le party jusqu'à 5 heures du matin et que des saoulons faisaient des courses de voiture à côté des tentes
Nuit préférée : Au bord du Lac Supérieur, a l'abri de tout, dans un décor grandiose.
Voilà, c'est ça!























À propos de ce blogue
Canada en vélo - correspondances 2005
14 décembre 2009 - Il y a quatre ans jour pour jour, mon ami Mathieu et moi revenions d’un voyage qui nous a fortement influencé physiquement, socialement, émotivement : la traversée du Canada en vélo, de St. John’s, Terre-Neuve à Victoria, Colombie-Britannique. Dans une époque où les blogues étaient encore peu connus, où le Web 2.0 et réseaux sociaux étaient des termes inconnus, nous communiquions avec nos proches en courriels de groupe, ou newsletter. Dans un but de rééditer ces courriels avant qu’ils ne se perdent dans le néant, sans cacher le désir de me remémorer une étape importante de ma vie et de la faire connaître aux gens que j’ai connus depuis et ceux qui passeront par ce blogue, vous trouverez hebdomadairement, pour les 15 prochaines semaines, une synthèse des correspondances effectuées et de nos aventures, le tout, bien sûr, agrémenté de photos.
Auteur
![]() |
Etienne ThérouxJ'ai commencé mon voyage à Québec, dans une petite banlieue qui m'a vu grandir. J'ai ensuite, entre autre, étudié en arts littéraires, exploré mon pays à dos de vélo, travaillé au pays des kangourous et j'étudie maintenant... en tourisme, à Montréal. Pour moi voyager c'est vivre des expériences, découvrir des gens et des cultures. |